Il y a quelques temps, j’ai livré ici un post désabusé concernant la politique, suite à la montée de la France bleu Marine. J’étais exaspérée au point de dire qu’ils donnent le pouvoir à ce parti dont ils rêvent tant. Moi je m’en fichais, déçue. Je ne suis pas déçue du FN, mais déçue des français qui semblent de plus en plus nombreux à le soutenir, à le déclamer haut et fort. Eh bien, mes chers compatriotes, comme Sarkozy veut nous le faire croire, « j’ai changé ».
De l’eau a coulé sous les ponts. Ma déception s’est transformée en rage et en combattivité. J’ai pris ma carte au parti socialiste, et j’ai décidé de voter aux primaires et de m’investir. Non, je ne leur laisserais pas la place, la France ne leur appartiens pas. Oui, il y a des critiques à faire à gauche, mais selon moi, rien de commun avec celles que l’on peut et doit faire à droite qui a saccagé la France et a contribué à créer ce climat détestable.
A l’origine de mon réveil aussi, un livre. Il m’a beaucoup remué et je pense qu’on devrait le faire étudier aux élèves de collège tant il nous renvoie vraiment à nous-mêmes, notre place dans la cité. Il s’agit du livre de Traudl Junge « Dans la tanière du loup ». Traudl, c’est la secrétaire de la chancellerie du Reich à partir de 1942, puis secrétaire personnelle d’Adolf Hitler de 1943 à la fin de la guerre. Alors qu’elle rêve d’une carrière de danseuse, pendant la guerre, elle est contrainte de mettre ses espoirs entre parenthèses et par un jeu de relation, ce poste de secrétaire se présente à elle. Elle passe un entretien accompagnée de cinq autres filles. Ce sera elle qui sera retenue. Après la guerre, elle est capturée par les soviétiques, et dès qu’elle recouvre la liberté, en 1947, elle se met à écrire ce livre quasiment d’une traite. C’est ce qui est très intéressant d’ailleurs, car elle écrit son expérience à un moment où Hitler n’est pas encore diabolisé comme il l’est aujourd’hui. Cela rend son témoignage plus authentique et fidèle à son expérience.
Elle raconte son quotidien de secrétaire, la personnalité charmante d’Hitler lorsqu’il est dans un cadre mondain, sa bienveillance vis à vis d’elle, mais aussi sa mégalomanie. Par exemple, elle rapporte que Hitler dit un jour à table « Je n’ai pas envie d’avoir un enfant, car il est très difficile d’être un enfant de génie ». Elle parle de son rôle, administratif, mais qui consiste surtout à distraire le Führer qu’elle ne voit donc que dans un cadre privé : pour un thé, pour partager ses repas accompagnée d’autres femmes et hommes de maison, notamment d’Eva Braun, la compagne d’Adolf Hitler, pour une promenade.
Elle le trouve charmant, charismatique, et l’admire. Mais elle ne sait rien de sa politique. Lors de leurs moments de détente, il n’est jamais question de politique. Les convives, qu’il s’agisse de Goebbels ou Himmler, ne parle jamais des camps ou de la guerre dans ces circonstances.
Eva Braun et Adolf Hitler