Le Castor Astral publie Cette âme perdue de Jean-Claude Pirotte.
saules et peupliers
oyats roseaux liés
aux brouillards plaintes
des âmes privées de paix
qui parle ? je n’entends
que le souffle du temps
le passage du vent
le craquement du bois
mort au bord de l’étang
je marche je ne vois
que l’ombre devant moi
l’ombre du revenant
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c’est vers l’état dominical
d’Amiel vers l’outre-tombe
de l’âme qu’il faut aller
mais je suis borgne et bancal
d’esprit comme de corps perclus
s’il m’arrive de rien comprendre
ou d’atteindre l’heureux seuil
et dire me voici j’entre
et la lumière serait –
mais pour qui te prends-tu mort-né
que tu es en tes désastres
et de toi seul inepte en deuil
de chimères et de faux Lares
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le vent banal balaie les basses nues
mais un ciel averti en vaut deux
là-bas la mer scintille au coin des rues
de toutes ses écailles d’un bleu douteux
l’homme qui suit des yeux le vol d’une mouette
égarée se tient au milieu
de ce qu’il imagine être une fête
absolument ultime et silencieuse
et le déplacement de la terre a lieu
comme à l’accoutumée bien que
rien ne soit pareil sous le ciel perfide
et que l’univers creuse son propre vide
Jean-Claude Pirotte, Cette âme perdue, Le Castor astral, 2011, pp. 27,67, 93.
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