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LE PETIT HOMME (Little Man Tate) de Jodie Foster (1992)

Publié le 28 juin 2011 par Celine_diane
LE PETIT HOMME (Little Man Tate) de Jodie Foster (1992)
Le Complexe du castor donne envie de se replonger dans la filmographique de Jodie Foster cinéaste. 3 films. 3 variations autour du thème de la solitude, de l’individu différent, exclu et mis en marge par divers acteurs (dépression, famille, société- voir les trois en même temps !). Au centre de Little Man Tate, un enfant de 7 ans (Adam Hann-Byrd), surdoué tiraillé entre une mère (jouée par l’actrice elle-même), possessive et méfiante, et une recruteuse de prodiges (Dianne West), directrice d’une institution spécialisée toute aussi froide qu’aimante. L’occasion pour Foster de laisser libre cours à sa condamnation implacable : la société rejette les différences. Elle, enfant prodige, qui débute sa carrière à 10 ans, et remplit un beau cursus universitaire- sait bien de quoi elle parle. Son Little Man Tate, c’est un premier film (elle a alors 29 ans) en forme de règlement de compte. Pourtant, si elle trouve là un terreau idéal pour y faire germer différents débats (quelle attitude adopter face à l’enfant surdoué ? Comment gérer sa souffrance ?), pas question pour elle de verser dans le film à thèse, lourdingue et théorique.
Au contraire, c’est la sincérité du discours et la sensibilité folle émanant de chaque plan qui renversent les coeurs. Avant toute chose, Jodie Foster met en exergue l’amour d’une mère pour son fils, d’une femme prise entre deux eaux, qui souhaite protéger son enfant des menaces extérieures, mais qui désire- avant toute chose- son bonheur. Elle y présente en parallèle, des institutions alternatives qui gomment l’humain au profit de la pure performance. Les professeurs y gonflent leurs égos, y comblent leur solitude ; les gamins y sont transformés en simples bêtes de foire mathématiciennes. Avec subtilité, et sur un ton majoritairement comique, Jodie Foster critique, constate, pèse et pose les problèmes. De ces deux points de vue, in fine, elle ne fera jaillir qu’une vérité : l’enfant, différent ou non, doit être aimé, pour ce qu’il est, et non pas pour ce qu’il sait faire. Isolement ou pas, le pire reste le manque d’amour. Une ode à la famille pour un premier essai réussi. Premier de trois. Sur le même thème.
LE PETIT HOMME (Little Man Tate) de Jodie Foster (1992)

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