Relation quasi fusionnelle entre un enfant et un aigle !
C’est Benoît Sokal qui se retrouve seul aux commandes de ce récit aux accents fantastiques.
L’action se déroule dans le grand nord, quelque part entre l’Alaska et la Sibérie, au sein d’un territoire sauvage où vivent les derniers représentants d’une réserve indienne. Malheureusement pour ces derniers, le sous-sol de leurs terres regorge de richesses naturelles et devient subitement la convoitise de plusieurs vautours attirés par l’appât du gain.
C’est au sein de cette ambiance qui n’est pas sans rappeler celle du far-west au temps de la ruée vers l’or, que l’auteur de « Canardo » se concentre sur deux personnages. D’une part, un jeune autochtone animé par un sentiment de vengeance et incarnant une population locale, peu encline à céder aux convoitises de l’homme blanc, et de l’autre, un aigle géant qui règne sur la vallée et incarne cette nature hostile et indomptable. Grâce à des liens télépathiques chamaniques, ces deux êtres vont développer une relation quasi fusionnelle et former un front commun face à l’envahisseur sans scrupules.
Tout en dénonçant la cupidité et la bêtise de l’homme, l’auteur livre une véritable ode à la nature. Un environnement sauvage dont la puissance est encore renforcée par la narration en voix-off de cet aigle prêt à tout pour défendre son territoire contre une colonisation outrancière.
Graphiquement, Benoît Sokal propose un crayonné nerveux, rehaussé d’une colorisation directe de toute beauté. Il livre des paysages splendides, recouverts d’une légère brume qui enveloppe le récit d’une atmosphère pesante.
Une très belle réussite !
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