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Love: Forever Changes (1967)

Publié le 08 février 2008 par Are You Experienced?
Love: Forever Changes (1967)

"I thought I was going to die when I was 22. I had to cram everything in. That was like my last … You know when you're young, man, you think of foolish things like death and stuff like that. All of a sudden you're not at home with anymore, you're out on your own, experimenting with different things and I always wanted to know why my heart's beating. (Laughs) Is it going to stop now or what? At the time I thought
Forever Changes was going to be my last words. My last words to this world would be forever changes because this world forever changes. If someone asked me if I was on my way to another planet or another incarnation or whatever and they asked me how I feel about earth I'd say 'forever changes'..." (Arthur Lee)
Where: Recorded at Sunset Sound Recorders
When: Novembre 1967
Who: Arthur Lee (vocals, guitar), Johnny Echols (lead guitar), Bryan MacLean (rhythm guitar, vocals, lead vocals), Billy Strange (guitar), Ken Forssi (bass), Michael Stuart (drums), Hal Blaine (drums), Don Randi (piano), David Angel (orchestrations)
What: 1. Alone Again Or 2. A House Is Not A Motel 3. Andmoreagain 4. The Daily Planet 5. Old Man 6. The Red Telephone 7. Maybe The People Would Be The Times Or Between Clark And Hilldale 8. Live And Let Live 9. The Good Humor Man He Sees Everything Like This 10. Bummer In The Summer 11. You Set The Scene
                            
How: Produced by Bruce Botnick & Arthur Lee
Up: arpèges aux teintes flamenca balayées d'accords graves, un beat de drums irrésistible, un "yeah" de MacLean au chant sur sa propre compo, lyrics négligeables mais émotion en balbutiements, une explosion symphonique dans la foulée avec trompette splendide, cordes vibrantes d'émotion, une petite pièce baroque parcourus de choeurs et de cordes à la Vannier ["Alone Again Or"]...
 
dépression acoustique égrénée corde à corde, au loin, rehaussée de franges d'accords, drums and bass font une entrée bondissante sur les lyrics improbables d'Arthur ("At my house I've got no shackles / You can come and look if you want to / In the halls you'll see the mantles / Where the light shines dim all around you / And the streets are paved with gold and if / Someone asks you, you can call my name"), la marque de fabrique Love : des entrelacs acoustiques scintillants sur une basse-batterie tortueuse et bourrinante et des ponts en abyme, un break énervé tiens avec accords furieux mais acoustiques plaqués et riff grelottant de faux sitar électrique éclaboussé de splashs de cymbales, la basse chauffe, des roulements prodigieux aux drums pour retomber sur la guitare sèche apaisée, mais déjà une gratte s'élance en soutien de la basse, Arthur distille des images lysergiques sans la complaisance de rigueur, le tout bascule dans l'agité, une rupture superbe de la batterie, seule, deux grattes canal gauche, canal droit, en pleine puissance sur les gerbes de drums et l'efficacité dépouillée et savante des lignes de basse, on enlève la muselière pour des tirs croisés hendrixiens sur fond de cris déments, un labyrinthe lumineux cette compo, des tirés aigus douloureux à la six-cordes, du barbouillage de pentatonique psyché aussi, une rythmique d'une classe insoupçonnée aux fûts et à la quatre-cordes, une fin complètement destroy, même pour l'époque ["A House Is Not A Motel"]...
titre classique servi par la voix d'ange de MacLean, le rock est bien loin, une basse araignée qui grimpe le long de la compo, une trouvaille splendide unissant les lyrics et la musique en un "Then you feel your heart beating / Thrum-pum-pum-pum" repris par les cordes en état de grâce, un break pétri de préciosité baroque, de la musique de chambre sous acide, une complexité enfouie avec classe, des changements de ton d'une subtilité renversante ("And you don't know how much / I love you / Oh, oh, oh"), émois et soupirs à la cour du roi Arthur ["Andmoreagain"]...
allez, on riffe dur, ambiance acoustique quand même mais derrière, ça rocke violent sans esbroufe, Arthur embraye un nouveau conte ("Down on go-stop boulevard it / Never fails to bring me down / The sirens and the accidents and / For a laugh there's plastic nancy"), choeurs puissants, des breaks, rapidement, bien sûr, mais quelle sauvagerie ces hippies, ça rosse tout alentour, un break en arpèges espagnols, la basse part en pompes d'octaves, le curieux conte psyché se poursuit ("I feel shivers in my spine / When the iceman, yes his ice is melting / Won't be there on time / Hope he finds a rhyme / For his little mind"), Neil Young en arrangeur secret derrière tout ça aussi, combien de ponts déjà, d'accords surprises, un retour au riff du début quand même mais des variations de tons pour éviter la vulgarité, la fin pour les drums, magistraux... ["The Daily Planet"]...   
MacLean aux vocals de nouveau, des arpèges bien sûr et la basse en petites phrases reptiliennes sur les charleys astiqués, quelle voix vibrante ("I once knew a man / Been everywhere in the world / Gave me a tiny ivory ball / Said it would bring me good / Never believed it would until / I have been loving you"), une tristesse infinie mais digne, devinez quoi la basse et les drums partent en symphonie, un voile de cordes se pose dessus, un pont encore avec une envolée complexe de violons en larmes, compo évidente, charmeuse, compliquée sous le capot, trompette explosive et piano liquide, basse entêtante, gimmick acoustique final, Arthur, un des plus grands compositeurs rock, frise le génie pur un peu terrifiant ["Old Man"]...
encore des arpèges à pleurer, les cordes s'insèrent, des lyrics angoissés qui trouvent refuge dans le morbide ("Sitting on a hillside / Watching all the people die / I'll feel much better on the other side / I'll thumb a ride"), une voix si fragile, qui menace de casser à tout moment, les arpèges se complètent, basse-batterie bourrées de talent professionnel, discrets et efficaces, encore un titre baroque d'arpèges folk, un pont onirique avec basse en émotion syncopée, des choeurs chabadada, une bombe symphonique explose, cordes ensorcelées, strange tale from Arthur ("Sometimes my life is so eerie / And if you think I'm happy / Paint me (white)(yellow)"), un superbe solo de cordes pleureuses, Arthur joue des mots ("I don't know if the third's the fourth or if the / The fifth's to fix"), une beauté à couper le souffle, et Arthur nous tire la manche pour un final flippant autour du mot "freedom" ("They're locking them up today / They're throwing away the key / I wonder who it'll be tomorrow, you or me? / We're all normal and we want our freedom") puis assène sa conclusion "alla god's chilluns gotta have dere freedom", on ne veut plus comprendre, on accepte ["The Red Telephone"]... 
ça riffe gentiment à l'acoustique, les drums dépotent, les cuivres cimentent derrière, chant félin d'Arthur, on se balade dans les graves folk, la trompette ponctue et marque une compo tout en ruptures encore, un solo étique à l'acoustique, on peut n'écouter que la quatre-cordes et les peaux frappées tellement c'est fin, voix et trompette à l'unisson pour un raid de "tatatata" et de vocalises jazzy tout en feeling, une histoire bien barrée encore ("Moon's a common scene around my town / Yeah where everyone is painted brown / And if we do get stuck away / Let's go paint everybody gray / Yeah, gray, yeah"), les grattes, jamais mises en avant, sont magnifiques, du psychédélisme acoustique une audace tout de même, des petits soli folkeux riquiqui sur une rythmique inventive et cognante, un splash de cymbales final, l'acide derrière la compo bien sûr, mais du génie, éclatant, dans l'inspiration["Maybe The People Would Be The Times Or Between Clark And Hilldale"]...
des arpèges requinqués, une basse qui tabasse, des lyrics cramés, un glissement vers des accords vaguement espagnols, entrée splendidement old school de la batterie, la basse marque les temps, lyrics de retour de trips ("Oh, the snot has caked against my pants / It has turned into crystal / There's a bluebird sitting on a branch / I guess I'll take my pistol / I've got it in my hand / Because he's on my land"), basse fait le dos rond sur les hachures acoustiques, accélération surprenante, aux accents tragiques, des accords, la rythmique bien appuyée sur la structure, la voix séraphine part dans les hauteurs ("Write the rules / In the sky / But ask your leaders / Why why "), un solo bien électrique s'invite sur la pompe andalouse, un décollage en tirés kaukonenesques approximatifs, retour à la basse bonhomme, quel trip, la gratte survoltée fait rapidement son retour, le barrage se fissure en un fracas acoustique puissant, des aigus égosillés, râpeux, un peu de milieu de manche, solo richardsien très "Sympathy For The Devil", rien que le titre... ["Live And Let Live"]...
arpèges mélancoliques qui s'immiscent, une basse serpentant et une trompette qui hurle à la mort, Arthur en quiétude stoned pose sa voix ("Hummingbirds hum, why do they hum, little girls wearing / Pigtails in the morning, in the morning / La da da, da da da da"), déclenche les cordes, les rythmes sont cassés, les cordes de violons pincées, de la petite musique de chambre hippie, Arthur fredonne, les cuivres et les cordes dialoguent, un roulement pour introduire le nouveau pont, une minute trente se sont écoulées seulement, où aller maintenant, un break terrifiant en gifles symphoniques partiellement rognées, la trompette reprend le dessus, les arrangements sont divins, comme du Beach Boys mais pour adultes, du soundtrack aussi, à nouveau le déraillage sonore pour finir ["The Good Humor Man He Sees Everything Like This"]...
du syncopé, du violent, mais de l'acoustique puis tout en glissé et tricotage folk, Lee se fait une voix à la Balin ("Well I remember when you used to look so good / And I did everything that I possibly could for you / We used to ride around all over town / But they're puttin' you down for bein' around with me / But you can go ahead if you want to / 'cause I ain't got no papers on you"), Lee se fait plaisir avec des collages de breaks toujours fluides, un solo country en tremolo improbable, un espèce de "3/5 Of A Mile In 10 Seconds", un Jefferson qui en rock acoustique, surprise un beat Bo Diddley accompagnée par les touches graves d'un piano, une partition vertigineuse, tout ça dans la tête fumée d'Arthur ["Bummer In The Summer"]...
valeur sûre, des arpèges, tout en spleen, basse barrissante qui frappe à la porte et marque la cadence, Arthur en larynx souple, un vrombissement indien pourquoi pas, la batterie propulse déjà une espèce de pont, la pompe à l'acoustique derrière, rythmique impeccable d'inventivité, arpèges et basse qui ponctionne, un enchantement de tous les instants, un démarrage sur drums méchants, Arthur nous parle euh de quelque chose ("There's a private in my boat and he wears / Pins instead of medals on his coat / There's a chicken in my nest and she won't / Lay until I've given her my best"), les arpèges sont beaux, on les fait tourner seuls, une virée céleste avec violons, un roulement ralenti pour passer au niveau suivant, tiens une trompette sur un rythme lancinant, les cordes s'y collent, mais toujours un peu rebelles s'en affranchissent, Arthur, le seul à voir la strucutre, chante le tout comme si c'était de la pop ("This is the only thing that I am sure of / And that's all that lives is gonna die / And there'll always be some people here to wonder why / And for every happy hello, there will be good-bye / There'll be time for you to put yourself on"), la tension monte, les cordes frissonnent, s'ébrouent, la trompette se révolte, un break crooner fifties ("I need you sooooooh", "I wanna love you"), où va-t-on, on est pas loin de la mini-suite, voire de l'opéra-rock, trompette triomphante à la fin sur rythmique hard et riff étourdissant repris par les cordes, "This is the time and this is the time and / It is time, time, time, time, time, time, time, time, time" nous dit Arthur... ["You Set the Scene"]..
Down: Rien du tout... 

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