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Miss Kittin ‘ I Com

Publié le 30 juin 2011 par Heepro Music @heepro

Miss Kittin ‘ I Com« I heard someone saying there should not be any « Miss Kittin » section in record stores butt a : « Featuring Miss Kittin » one » (voici, avec la faute sur « but », volontaire ou non, figurant sur le cd).
Avec un tel pseudo, inutile de préciser que cela ne semble pas très crédible musicalement parlant. Heureusement pour nous, la Française ne cache rien derrière ce nom de productrice, si ce n’est un très grand talent dont la musique électro avait bien besoin, puisqu’elle apporte un peu de féminité dans un monde toujours aussi envahit par le « sexe fort ». Il faudra donc, finalement, entendre cela comme un pied de nez à ses détracteurs potentiels, et elle a misé juste.
Outre ces détails du nom de scène choisi (l’anglais ne surprendra plus personne) et de sa nationalité (depuis l’avènement de la scène électronique française, notamment la période dite de la French touch, être Français est déjà un avantage sans avoir encore rien démontré), il faut savoir que Caroline Hervé, de son vrai nom, est plus que respectée dans le milieu grâce à ses prestations en tant que DJ ou ses productions en studio, seule ou en duo avec The Hacker. Avec lui, elle sortira deux collaborations, First Album en 2001, suivit de Two en 2009. De son côté, Miss Kittin sortira son tout premier album en solo en 2004, après la publication de plusieurs compilations.
L’arrivée de I Com ne dépareille pas l’œuvre qui le précède (First Album), dans la mesure où l’influence de The Hacker continue de se faire ressentir. Il participe notamment sur le morceau « 3ème sexe », lequel utilise un sample du morceau éponyme d’Indochine et en reprend les paroles (seul titre en français sur I Com). Néanmoins, il s’agit d’un album totalement personnelle, aussi musicalement que lyriquement, puisqu’elle chante sur les douze morceaux du disque.
Autre influence notoire, et non des moindres : celle de Berlin. Le style électroclash de la Miss (avec ou sans son compère The Hacker) se plonge littéralement dans la musique d’outre-Rhin, comme sur « Neuköln 2 » (chanté en allemand). Une note de Miss Kittin elle-même nous informe que « Neuköln 1 » peut être entendu sur l’album Heroes de David Bowie… Curieux, vous savez quoi faire ! Bowie qui sera lui aussi inspiré par la capitale allemande, en y enregistrant plusieurs albums.
Certains y ont vu une autre influence, féminine cette fois-ci : « Happy violentine » ne peut pas ne pas rappeler le « Violently happy » du premier album de l’Islandaise Björk, Debut. L’un de mes morceaux préférés, autant pour ses paroles que sa musique irréprochable.
L’album s’ouvre sur la lourde guitare saturée de Tobi Neumann, laissant place aux sonorités plus électroniques mais tout aussi lourdes de la musique de Miss Kittin ; sur « Professionnal distortion », on se rend immédiatement de l’accent Frenchy non dissimilée.
« Show me your tits and let’s make a hit… I beat that bitch with a hit… Heu… Excuse me, heu… would you mind to… pump ? » ou voilà un condensé des paroles de « Requiem for a hit » sur lequel elle est accompagné par la voix masculine de L.A. Williams ; un excellent titre, musicalement parfait, aux paroles peut-être un peu lourdes en fin de compte, mais Miss Kittin n’en ai pas à une provocation près.
« Meet Sue be she » est d’un style très punk féminin. L‘enchaînement « Kiss factory » et « Allergic » propose l’un des meilleurs moments de I Com. Quant à « Soundtrack of now », c’est un hommage à Détroit (à bon entendeur) et est le seul titre dépourvu de paroles si ce n’est le titre utilisé en leitmotiv. Autre influence de Détroit, celle de Dopplereffekt sur « I come.com », dont elle dit qu’ils ont créé la bande-son de sa vie intérieure. Quel bel hommage !
« Dub about me » est l’un de mes titres préférés, peut-être mon coup de cœur grâce à sa musique lancinante à se damner… et c’est aussi ici que Miss Kittin chante de sa plus jolie voix, son accent français ayant quasiment disparu.
Au final, I Com est un album truffé de moments grandioses mais possède quelques faiblesses, lesquelles sont appuyées par une certaine hétérogénéité des titres, ce qui en soit ne représente pas un défaut. Cependant, l’ensemble demeure très bon et possède une personnalité indéniable.

(in heepro.wordpress.com, le 30/06/2011)


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