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Port de Douala :Les importateurs responsables du rallongement des délais

Publié le 30 juin 2011 par 237online @237online

Écrit par La Nouvelle Expression   


Port de Douala :Les importateurs responsables du rallongement des délais
Ils prennent à eux-seuls 13,6 jours sur les 20,5 qu'il faut pour enlever une marchandise, soit 70% du délai global.Les masques sont tombés. Depuis ce mardi 28 juin 2011, on en sait un peu plus sur les principaux responsables du rallongement des délais de passage des marchandises au port de Douala.
Ce sont les importateurs, les opérateurs économiques, mieux chargeurs, pour rester dans le vocabulaire du commerce international. Ceux-là même qui se plaignent le plus des délais anormalement longs au premier port du pays. C'est la Direction générale des douanes (Dgd) qui a permis d'arriver à cette évidence.A travers une étude sur le thème « La problématique des délais de passage des marchandises au port de Douala », calibrée sur la période comprise entre janvier 2007 et mars 2011. Les conclusions de cette étude ont été présentées ce mardi 28 juin, à Douala, par la Dgd en personne. Au regard de la gravité et surtout la complexité des révélations. Minette Libom Li Likeng a donc démontré comment les importateurs saturent l'enlèvement des marchandises, même si, fidèle à sa stratégie, elle s'est refusée à toute accusation directe. « Ce n'est pas notre objectif », souligne-t-elle d'entrée de jeu. «Il est seulement question de mettre chacun devant ses responsabilités, y compris la douane », complète Minette Libom Li Likeng. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. En effet, au terme de l'étude, le délai global de dédouanement est de 19,5 jours sur la période objet de l'étude.Les délais normaux fixés par la communauté portuaire il y a plus d'une décennie sont de 7 jours à l'import et 3 à l'export. Le délai est plus important entre l'enregistrement du manifeste et l'enregistrement de la déclaration. Il représente 70% du délai global, soit 13,6 jours. Et dans cette étape, c'est l'importateur qui est l'acteur central. On comprend dès lors pourquoi leur responsabilité est engagée au premier chef. Le temps mis entre l'enregistrement de la déclaration et sa liquidation est le moins important et représente un peu moins de 3% du temps total, soit 0,6 jours environ.

Facteurs expliquant le rallongement des délais

C'est ici que la douane intervient au premier chef. Donc, l'étude menée sous les auspices de Marcellin Djeuwo, chef de la cellule de gestion des risques, dédouane la douane. Et accable les autres intervenants de la chaine. Le Port autonome de Douala (Pad), Douala International Terminal (Dit), le Guichet unique (Guce), les services phytosanitaires, la Société générale de surveillances (Sgs), les Forces de maintien de l'ordre (Fmo), les Commissionnaires agréés en douane (Cad). Minette Libom Li Likeng déroule une douzaine de facteurs pouvant expliquer cet allongement anormal des délais. Entre autres, l'amateurisme des consignataires, le piège de franchise, les coûts abordables de stockage dans l'enceinte portuaire, la méconnaissance des procédures et le manque d'anticipation, le non respect des horaires de fonctionnement du Pad par tous les intervenants, la multiplicité des centres de décision. Sur ce dernier point, la Dgd est seulement déboussolée. «Quel est l'organe qui décide même au port ? Tellement il y a les acteurs qui interviennent. Si on adresser un courrier, à qui devra-t-on l'envoyer exactement ? », S'interroge-t-elle.

La douane voudrait à travers cette étude poser, de façon claire, la problématique des délais de passage au port de Douala et ainsi prendre toute sa part de responsabilité dans la lutte contre les lenteurs dans l'acheminement des marchandises. L'étude a été faite sur la base des données Sydonia. Elle ne tient pas compte des déclarations relatives au régime de transit, des opérations relatives aux apurements des régimes suspensifs, des enlèvements directs, des opérations n'ayant pas encore fait l'objet d'un constat de sortie et des marchandises ayant séjourné plus de 90 jours au port de Douala. Après la restitution, les opérateurs économiques et les membres du comité Fal se sont pratiquement inclinés devant les résultats. Mais, ces derniers ont proposé comme solution miracle, la dématérialisation des procédures. «C'est le levier sur lequel il faut actionner », pense le secrétaire technique du comité Fal. «Il faut normaliser les documents, simplifier les documents pour avoir une liasse unique, car pour l'instant, chaque acteur a encore ses propres documents », renchérit le représentant du Guce.


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