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REQUIEM POUR UNE TUEUSE de Jérôme Le Gris

Publié le 30 juin 2011 par Celine_diane
REQUIEM POUR UNE TUEUSE de Jérôme Le Gris
Requiem pour une tueuse : tout est dit dans le titre, aux connotations morbides et religieuses. Soit Lucrèce (fière de sa coiffure à la Black Mamba de Kill Bill), qui- à 29 ans- possède déjà pas mal de cordes à son arc : tueuse à gages, mère ET chanteuse lyrique. Rien que ça. Engagée sur un (forcément) dernier contrat pour buter un ténor en pleine répétition dans un château en Suisse, elle comprend vite (tiens, tiens) que cette mission va se révéler plus compliquée que prévu. Jérôme Le Gris, pour son premier long métrage, ne cache pas ses intentions : "Je voulais réaliser un polar hitchcockien ancré dans notre époque", dit-il. Mouais. Sauf que le tout lorgne davantage du côté du Baiser Mortel du Dragon (Nahon, 2001), sans l’action (mais avec Tchéky Karyo), et de Nikita (Besson, 1990), sans la maîtrise- que de celui des films noirs du Maître. Pourtant, honnêtement, si cette messe des morts made in France, qui d’ailleurs renie constamment son identité, n’apparaissait pas aussi sûre d’elle, persuadée de son immense intelligence, on aurait pu l’apprécier simplement, à sa hauteur de divertissement. Sauf que voilà, le film en fait des caisses.
A commencer par une démonstration d’antagonismes d’enfant de maternelle (Cornillac flic versus Mélanie Laurent tueuse à gages, cadre naturel / bureaux glacials d’une multinationale) et un scénario léthargique d’une ligne, qui se retrouve souvent, là, errant, par manque d’inspiration. Le pire, pour sûr, ce sont les innombrables références bibliques transformant le film en ridicule fourre-tout religieux. Hosties empoisonnées, opéra d’Haendel autour de la résurrection et rédemption du Christ, prêtre parrain de la pègre et acte sexuel interrompu : on ne nous épargne rien ! Ensuite, franchement, qui s’appelle Lucrèce ? Hormis le philosophe latin. Hein ? Philosophe d’ailleurs, qui pensait d’un côté que le monde était le résultat de la matière et du hasard, et de l’autre que, nous, humains, étions libres, sans dieu ni maître. Ah ? Tiens ? Comme la Lucrèce du film peut-être ? Celle qui préfère un chaste baiser final aux possibles d’un avenir amoureux ? " Le plaisir est plus pur chez les amants sereins / Que chez ces malheureux dont l’ardeur passionnée / Erre et flotte indécise au seuil même d’aimer ". Le poète Lucrèce, toujours. Arf. Trop subtil.
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