Bela Lugosi est immortel. Depuis le « Dracula » de Tod Browning (1931), l’image du comte vampire garde à jamais celle de son interprète : cheveux gominés, longue cape noire, accent d’Europe de l’est, regard profond et ténébreux, et surtout une allure aristocratique non dénué de charme et de charisme.
Bela Lugosi devient la légende du cinéma d’épouvante, grâce à des œuvres comme « La marque du vampire », « Le chat noir », ou encore « Le corbeau ».Mais le premier film de ce coffret s’ouvre sur l’inattendu personnage chinois qu’il incarne dans « The Mysterious Mr.Wong » (1934). Un escroc de première en quête des douze pièces de Confucius, qui lui procureraient richesse et pouvoir.
Tout est couru d’avance, et l’enquête que mène dans le Chinatown des années trente, le reporter Barton ne fait qu’accentuer le caractère désinvolte de la mission. C’est très spectaculaire et véritablement exotique.
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« Voodoo man » de William Beaudine, tourné dix ans plus tard, reprend un peu la silhouette traditionnelle du méchant incarné par Lugosi, qui cette fois kidnappe de jeunes filles afin de redonner la vie à son épouse. Hypnose, rites vaudou (à mourir de rire) et récit à suspenses donnent le tempo de ce moyen métrage que l’on suit sans déplaisir .Les amateurs d’effroi et de frissons devront patienter, car ici il n’y a pas de quoi fouetter un chat. Seule la morale peut y trouver à redire. On n’enlève quand même pas des jeunes filles impunément!
“White Zombie” de Victor Halperin, le plus abouti des trois films présentés, a été tourné en 1932, alors que Lugosi façonne son personnage de vampire. Il l’affûte ici dans cette histoire d’un homme qui par amour contrarié demande l’aide d’un prêtre vaudou, afin de séduire celle qui s’apprête à se marier avec un autre homme. La mise en scène très théâtrale (avec un cadre parfois très étudié), et le noir et blanc contrasté (malgré la qualité déficiente de la copie) renforce la dramaturgie que Lugosi déploie sur un thème Méphistophélès, qui lui vaudra sa renommée.
Au-delà du récit très énigmatique qui nous tient réellement en haleine, le réalisateur réussit aussi à nous parler de la civilisation haïtienne du début du XX è siècle, avec ses rites et ses croyances. Ca fait encore froid dans le dos.
Le bonus
Lugosi : hollywood’s dracula de Gary Rhodes – 2000 ( 50 mn )
Un excellent documentaire (interviews d’archives, extraits de films, documents inédits)sur celui qui deviendra l’incarnation du cinéma d’horreur, « la malfaisance séduisante et sophistiquée », dont la création de Dracula l’inscrit à jamais dans le panthéon de l’imaginaire.
Sa jeunesse est marquée par Shakespeare, et les nombreux duels qu’il doit engager face à des maris jaloux.
Proche du parti communiste hongrois, Bela Lugosi joue Shakespeare et le Christ de « La Passion », puis après l’Allemagne, il rejoint les USA où il joue Dracula sur scène. On conte en moyenne 110 évanouissements par soirée, des hurlements de spectateurs à n’en plus finir et bien souvent les maris doivent venir chercher leur femme à la sortie du théâtre. « Bela Lugosi est Dracula, l’homme de l’horreur, le chef de l’occulte ».
Fac-similé du fanzine Horror Pictures « Le retour de Lugosi »
4 cartes postales lobby cards
Coffret Digipack 2 disques