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7ème art :Le cinéma camerounais « agonise »

Publié le 01 juillet 2011 par 237online @237online

Écrit par La Nouvelle Expression   

Vendredi, 01 Juillet 2011 09:42

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Manque de financement, absence de moyens de production, disparition des salles de projection, désertion des cinéphiles, piraterie. Décidément, le cinéma camerounais ne supporte plus le poids de ses maux.
L'on est rendu au lendemain de la 15ème édition du festival « Ecrans noirs » qui célébrait cette fois-ci « le cinéma Africains et ses acteurs ». Une façon très noble de rendre hommage à ceux là qui œuvrent pour faire avançer le 7ème art. Cependant, le cinéma camerounais lui, reste toujours fidèle à ses multiples problèmes. Entre recherche de financement, production, promotion et vente de leurs produits cinématographiques, les réalisateurs et producteurs se battent au quotidien pour se faire un « peu de pain». « Sur un plateau de tournage il faut au moins 5 à 10 personnes. Ceci en fonction des moyens et du calibre du film. Ce qui fait plus de personnes à payer, hormis les acteurs. Plus d'appareils à louer. Et à la fin du tournage, il faut porter le produit à la connaissance du public et s'assurer une bonne vente » explique Jean Daniel Kamga, jeune réalisateur camerounais.Un chemin qui se révèle parfois difficile à parcourir pour nombreux producteurs, sans financement et sans moyens de promotion. « Sincèrement à notre niveau la réalisation d'un film est très difficile. C'est pour cela que moi, en tant que producteur, je suis obligé de travailler avec les acteurs et de les payer après la sortie. On prend parfois trop de temps pour la réalisation d'un court métrage, parce qu'on est en manque de fonds et de moyens. On utilise juste des moyens de bord ». Des moyens qui ne sont pas très souvent suffisants et qui entraînent parfois les producteurs à changer de casquette comme l'explique Francis Tene, un réalisateur. « Quand je réalise un film, je collecte les fonds de tous les côtés. Ma famille m'en donne un peu, des dons en nature de tous les côtés et surtout je suis obligé de me transformer le temps d'un film en acteur » affirme t-il.

Qu'à cela ne tienne, tous ces aspects ne réussissent pas à décourager le jeune homme qui, comme il le dit reste dans ce métier juste par amour. « À ce niveau, on produit juste par amour de la culture, pour ne pas faire mourir la culture camerounaise. On ne produit plus exactement pour gagner quelque chose. C'est vrai qu'on peut également avoir des annonceurs derrière le projet » ajoute t-il.

Qualité

Jeudi, 30 juin 2011. Dans une des salles de projection du Centre Culturel Français (CCF) de Yaoundé, le film d'un jeune réalisateur camerounais est au menu. À l'écran, c'est un film dont les spectateurs peinent à discerner les personnages tant l'image est floue et le son lui, a du mal à être capté par les cinéphiles. Des imperfections très souvent dénichées dans une bonne partie des projections locales.

Un problème que les mis en cause mettent sur le compte de la mauvaise qualité des appareils et les conditions parfois approximatives de tournage. « C'est un travail d'équipe qui n'est malheureusement pas très souvent parfait. nous sommes très souvent obligés d'utiliser du matériel de bord car n'ayant pas assez de moyens pour faire recours aux appareils de gros calibre », indique Marcel Kouam. Pour certains professionnels, ces erreurs sont dues à la précipitation des jeunes dans les métiers du cinéma.

Daniel Sahmo Sahmo, régisseur général du Centre Culturel Français confie : « beaucoup de jeunes Camerounais se lancent dans le métier sans le maîtriser. Même s'ils maîtrisent la théorie, la pratique n'est pas toujours cela. Il y a également un manque de matériel de qualité. Parce que chez nous quand un jeune a écrit un scénario, pour lui un ou deux conseil et ça tourne et par la même occasion, il prend des gars approximatifs, de jeunes techniciens pas formés, qui à l'aide d'un petit engin tournent, et le résultat n'est pas très bien ».

Allant dans la même lancée, un réalisateur camerounais, Ebenezer Mfuh s'insurgeait dans un média de la place sur la qualité du cinéma camerounais. Il affirmait : « j'ai noté des manquements dans le cinéma camerounais. Ces manquements sont : l'intrigue c'est-à-dire l'histoire même que raconte le film, la qualité des acteurs, le son et limage entres autres ».

Piraterie

Alors que réalisateurs, producteurs et acteurs n'ont plus que leurs yeux pour pleurer, les « pirates » eux, s'en mettent plein les poches à travers leurs œuvres. Une véritable entreprise. Car il suffit juste que le film soit sur internet ou chez un ami pour que le lendemain, il soit retrouvé sur le marché et à des prix parfois dérisoires. Toute une chaîne, équipée de plusieurs personnes et machines. « Nous avons plusieurs machines : ordinateurs, imprimantes, copieuses et autres. Nous nous débrouillons comme nous pouvons pour avoir notre pain quotidien. Et il faut également dire qu'il y a quand même le volet positif de la chose. Nous vulgarisons quand même les films camerounais » affirme sous anonymat un jeune homme.

Poste centrale, marché centrale ou marché de mokolo. Sur des comptoirs ou à la sauvette, des jeunes commercialisent, « compact disc » (CD) ou « digital versatil Disc » (DVD) en audio ou vidéo des films camerounais. Les prix sont variés : 1000 FCFA, 500F CFA ou parfois 300 FCFA. « Nous achetons des films camerounais chez nos grossistes. Parfois ils viennent du Nigeria. Mais même au Cameroun on retrouve des maisons de piraterie. Nous, à travers ce commerce, on parvient à vivre. Je rentre avec 10 à 15 000 FCFA par jour » explique Gérard E, commerçant. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, les « pirates » se font du beurre sur le dos des réalisateurs et producteurs qui, eux, continuent de vivoter.


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