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Daoukro by night

Publié le 04 juillet 2011 par Africahit
Il faut la connaître ! Sonia. C’est une très belle fille qui a illuminé notre week-end dans la bourgade de Daoukro. Avec elle, nous avons sillonné les points chauds de la ville. Récit.Quelques bonnes adresses s’il vous arrive de passer quelques jours ou un week-end à Daoukro. Nous vous conseillons l’hôtel Becanti du quartier Hôpital. Il a l’avantage d’avoir un bar climatisé ouvert dès 10 heures du matin et un night club. Des chambres aussi. Seul hic, le night club n’ouvre que les week-ends. Cela tombe bien puisque nous sommes un vendredi. Il est presque 19h lorsque nous franchissons le portail d’entrée de couleur verte de l’hôtel du neveu d’Henri Konan Bédié. De loin, on entend faiblement la musique. La clientèle, elle, se fait désirer. Poufs, chaises, tables, téléviseurs postés aux endroits stratégiques, décor habituel pour les noceurs. Rien de spécial à signaler sauf que le patron, avouons-le, n’a pas lésiné sur les moyens. Au comptoir, une charmante demoiselle nous observe. Son prénom ? Sonia. Cheveux cours, teint clair, visage d’ange, grands yeux, nez droit, cette fille a de l’allure. Affaire à suivre…Autre lieu. Autre bar. « Le Midway », au quartier commerce, dans le centre-ville. Là encore, la clientèle se fait désirer. « C’est le top à Daoukro ! », jure pourtant Yannick. Ce jeune élève de la classe de seconde D a l’habitude de fréquenter les lieux. Ici, c’est un maquis avec un bar VIP. Sans plus. Il est moins « beau » que le bar et le night club de l’hôtel Becanti. Seulement, il y a un maximum d’ambiance. Cap est mis sur le Maquis « Lazer » du côté de Baoulékro. Il y a déjà du monde. La bière coule comme d’un robinet ouvert. L’endroit ressemble curieusement aux cabarets des quartiers précaires d’Abidjan. Contrairement à certaines villes de l’intérieur du pays telles Yamoussoukro, Daloa, Gagnoa et surtout San-Pedro, la gent féminine daoukroise nous paraît rustre. Il sera bientôt 20h30 et le ventre crie famine. Pour manger, nous avons le choix entre le « Vaisseau blanc » et le « Café braisé » (vous avez bien lu), face au « Midway ». Nous sommes attiré par le « Vaisseau blanc ». Peut-être serons-nous amené à voyager dans ce fameux « Vaisseau blanc » sans Océan. Qui sait ? Arrivé sur les lieux, la déception est à la mesure de l’attente. En fait de « Vaisseau blanc », il s’agit d’un simple maquis où deux charmantes dames vendent toutes sortes de mets. De la boisson aussi. Des grillades (poulets-poissons braisés) aux plats de riz accompagnés de diverses sauces, vous avez le choix de l’embarras. Nous sommes déçu… Le poisson que nous choisissons, toutefois, pour calmer notre faim, est énorme. Pour son tarif (4.000 F Cfa), c’est du costaud. En langue baoulé, on l’appelle « pôcou-pôcou ». Explications : ce poisson a la particularité de ne pas avoir d’arrêtes. La cuisson dure. Puis, le « pôcou-pôcou » est servi avec de l’attiéké. L’assaisonnement titille les narines. Le plat est bien épicé. Après les « hostilités » qui dureront un bon quart d’heure, nous déposons les armes fourchettes et cuillères. Difficile de terminer ce poisson, seul. Il en reste une bonne partie, plus la tête. C’est du gâchis… Retour à l’hôtel Becanti. Il y a désormais plus de monde. Plus de filles. Plus d’ambiance aussi. Nous notons que les filles sont particulièrement jeunes, visiblement des élèves. Seul dans notre salon, nous faisons l’objet de curiosité. Vêtu d’un tee-shirt tendance et d’un pantalon jean, nous sirotons une boisson énergétique (avec des glaçons) contrairement à la majorité de la clientèle qui s’abreuve de bière. Concernant le cas Sonia, nous devrons sortir le grand jeu. Mais comme dit l’adage, « on n’apprend pas à un vieux singe à faire la grimace ». Une jeune fille vêtue d’un jean et d’un spencer blanc n’arrête pas de nous faire des « jeux de phares », pour paraphraser feu Doug Saga. Nous faisons semblant de ne rien voir. Plutôt mince et grande, elle ne nous intéresse pas. « Ici, il faut inviter les filles. Elles n’attendent que ça… », nous glisse à l’oreille un client qui nous a l’air sympathique. Tout à l’heure, nous avions été fascinés par Sonia. Où est-elle ? Pour le savoir, il va falloir aller aux renseignements. Notre boisson énergétique étant terminée, nous en commandons une autre. Belle occasion pour avoir des nouvelles de Sonia. La serveuse nous rassure. « Sonia est allée à la maison. Elle n’habite pas loin d’ici. Elle reprendra le travail demain… ». Nous sommes dévastés. Sans Sonia, la soirée sera moche. Et l’autre qui n’arrête pas de nous épier, commence à nous sortir par les pores… Dehors, il pleut. Nous jouons notre va-tout en demandant, poliment, à la serveuse des nouvelles de Sonia. Visiblement, elle ne se montre pas coopérative. Il va falloir se montrer convaincant. Nous l’entraînons hors du bar et glissons un billet de banque dans sa main. Devenue moins méfiante, plus ouverte, nous retournons à notre salon plein d’espoir. 23 heures. 23h 16’. 23h34’. 23h42’. Toujours pas de Sonia. Nous désespérons. Heureusement, notre hôtel est à deux pas du bar et malgré la pluie, les « dégâts » ne seront guère sérieux. Au moment où nous nous attendions le moins et où nous étions prêt à (enfin) appeler l’impertinente, arrive Sonia. Plus belle que jamais.« Pour avoir le foin, faut faire l’âne… »Sa robe moulante est un régal pour les yeux. Ses rondeurs pourraient faire trébucher un curé. Ah, quel bassin ! Sonia est gracieuse. Comme une gazelle. Elle se renseigne au comptoir et nous rejoint sans chichis. Après sa première bière, incontinente, elle nous fait comprendre qu’elle préfère aller s’amuser ailleurs. Nous n’avons pas beaucoup le choix même si l’endroit commençait à nous plaire. Le dernier tube de l’artiste zouglou, Molière, est en train de finir… Il faut partir. Un pote nous disait toujours que « pour avoir le foin, il faut faire l’âne ». Sonia est loquace et fume. Nous n’aimons pas beaucoup ce genre de filles. Mais pour une fois, nous ne lui en tiendrons pas rigueur». Il est minuit et les ruelles de Daoukro sont désertes. Les taxis se raréfient. Nous expliquons à Sonia qu’il serait sage de rentrer. Elle veut encore danser. C’est finalement dans un autre maquis abusivement appelé « Cristal » que nous atterrissons. L’ambiance est pitoyable. La qualité du son, médiocre. Le temps de boire une bière que nous quittons les lieux. 1 heure du matin. Nous décidons de rentrer. Bonne nuit !Guy-Florentin Yaméogo, envoyé spécial à Daoukro

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