« La photo, c’est la chasse, c’est l’instinct de chasse sans l’envie de tuer. C’est la chasse des anges … On traque, on vise, on tire, et Clac ! Au lieu d’un mort, on fait un éternel. »
Chris Marker, 89 ans, réalisateur et photographe, est la tête d’affiche de la 42ème édition des Rencontres photographiques d’Arles qui ouvre ses portes aujourd’hui. 300 de ses œuvres créées entre 1957 et 2010 y sont exposées, du célèbre photo-roman La Jetée à Second Life, une plate-forme virtuelle disponible sur Internet.
Car les rencontres d’Arles, c’est aussi l’occasion d’interroger les usages de la photographie. Cinq photographes et directeurs artistiques ont ainsi lancé un manifeste, « From Here On », mettant en avant les changements profonds que subit la photo depuis une dizaine d’années avec la suprématie Internet et l’avènement de la création numérique.
Autre génération que Chris Marker, mais engagement politique tout aussi incisif, JR, 28 ans, révélé à Arles en 2007, heureux lauréat du prix TED en 2011. « Dans une période où les jeunes sont dépolitisés, JR fait de l’Agitprop via ses images affichées dans les favelas au Brésil ou le mur de séparation en Cisjordanie », explique François Hébel, directeur des Rencontres d’Arles.
Cette 42e édition, au titre volontairement anti-conventionnel « Non conforme », honore également le Mexique. Et parmi les trésors présentés : la fameuse valise mexicaine du photographe Robert Capa: près de 4.500 négatifs sur la tragédie espagnole entre 1936 et 1939, disparus en 1940 et retrouvés au Mexique dans les années 1990.
Les Rencontres d’Arles, jusqu’au 18 septembre http://www.rencontres-arles.com