Kronem – Pocahontas

Avant de parler de Kronem et de son album Pocahontas, je voudrai griffoner quelques lignes sur le projet (ou le site) grâce auquel j’ai pu découvrir cet artiste : Net-Emergence.

Net-Emergence est une sorte d’utopie musicale, dotée d’un slogan qui peut ressembler à celui-ci « L’union fait la force alors unissons nos forces pour faire émerger un groupe par mois » (Il faut rendre à César ce qui appartient à César, le slogan est gentillement piqué de l’article de Valery sur B comme BoxSons). J’ai beaucoup aimé l’idée, le contenu, la manière de proposer et d’écouter les groupes, l’amour de la musique et la passion qui anime le jury. Une sorte d’utopie à la Hakim Bey, de solidarité et d’union pour faire connaitre des groupes talentueux mais qui ne passeront jamais sur nrj, des artistes atypiques mais qui ne collent pas aux oreilles sourdes des français.

Via ce projet, j’ai pu découvrir des groupes qui m’ont chaviré, m’ont charmé avec leurs mélodies et petits airs enivrants. Il y a eu bien sûr Kronem et ses riffs saturés, Beast and Beauty et sa folk émotive, les suédois de Death and Vanilla, les torturés Viva & The Diva ou la magnifique Lidwine. Et je me dois de le dire, à chaque fois que j’ai écouté l’artiste du mois choisi par Net-Emergence, je suis ressorti avec une boule au ventre, un sourire de gamin et des yeux brillants comme si je découvre la musique pour la première fois.

Revenons à Kronem et son magnifique album « Pocahontas« . Il y a pleins de choses à dire sur ce dernier : déjà à croire qu’ils étaient 10 à le faire et pourtant … Assez surprenant son enregistrement. Ni batterie, ni basse, juste du rock’n roll hors format, un son atypique qui rejoint -avis perso- la guitare touchante de Scout Niblett. Quand j’écoute « Drown« , j’ai l’impression de retrouver mes 15 ans, cet époque où le grunge était omniprésent, où les cd de Pearl Jam s’amusaient à frissonner ceux de Silverchair ou Nirvana.

Kronem, il a une voix si touchante qu’il arrive à nous faire partager son amour de la musique avec ce beau mélange entre le calme et le bruyant, très saisissant ! L’aspect décalé de sa musique rend les chansons attachantes. On arrive même à s’imaginer qu’Eddie Vedder chante dans notre salon « Down To The River« , mais les petites explosions électriques qu’il éparpille à intervalles réguliers sur cette chanson ont ce bel effet que j’appellerai  » Effet Soundgarden« . Une puissance animale et émotionnelle dans sa voix qui te pousse à te vider de ta rage.

Que ça soit dans le concept ou la manière de jouer, Kronem possède une sincérité plus efficace et plus touchante que tous ces pseudo-chanteurs grungy (je pense à un ou deux, qui polluent le paysage musicale français avec leurs univers suintant la niaiserie et la mièvrerie) qui poussent comme les mauvais champignons.

Il possède ces 2 univers cohérents et originaux. Écoute  »Mission » et dis moi si tu ne sors pas avec une boule au ventre. Avec sa voix grave et chaude, l’artiste crée une belle ambiance, qui nous transporte parmi les paysages nord-américains. Une belle ballade habillée d’une guitare folk et d’une voix rugueuse, éloignant cette chanson des pâles copies grungy ou de toute comparaison ridicule du genre « Encore un qui aime reprendre dans sa chambre du Pearl Jam, mais au fond aucune originalité« . « Mission » n’envie rien au « Society » d’Eddie, on tient ici un bien joli bijou pour nos oreilles.

Kronem, c’est du bruit avec une âme, un style de musique au carrefour de Pearl Jam, Fugazi ou Sonic Youth et faut bien le souligner ça fait vachement du bien !

Alors comme toute bonne âme musicale qui aime soutenir les artistes, tu vas aller écouter l’album « Pocahontas » sur Bandcamp et pour 8 euros ou plus, tu auras un joli pack deluxe  : L’album POCAHONTAS (CD + download) + Le premier album MonkeyWrench (CD) et des stickers + Badges…