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L’ASSAUT de Julien Leclercq

Publié le 06 juillet 2011 par Celine_diane
L’ASSAUT de Julien Leclercq
Julien Leclercq ne manque pas d’ambition. Même s’il avait quelque peu foiré son bébé SF Chrysalis, l’intention y était : celle de dépoussiérer un peu le cinéma français à coups de thématiques neuves et de nervosité. Cette envie-là, il la retrouve ici, dans L’Assaut, œuvre d’une efficacité redoutable qui revient sur la prise d’otages par le Groupe Islamique Armé (GIA) algérien de l'Airbus A-300 d'Air France reliant Alger à Paris. A l’intérieur, 4 terroristes armés (excellente interprétation d’Aymen Saïdi dans le rôle du chef du groupe), et 227 personnes à bord. A l’extérieur, des membres du GIGN sous le contrôle du Commandant Denis Favier (Grégori Derangère), hommes surentraînés prêts à y laisser leur peau, Carole Jeanton (Mélanie Bernier), jeune fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères qui essaie de faire entendre sa voix, et, Claire (Marie Guillard), épouse de Thierry (Vincent Elbaz) qui se fait un sang d’encre lorsqu’elle voit son mari partir pour un inévitable assaut. Plusieurs points de vue, et une grande idée: capter le réel sur le vif, à la frontière du documentaire et du film d’action.
Le cinéaste, dont l’étrange tendance à privilégier les couleurs grises saturées (cf. Chrysalis), captive d’un bout à l’autre, avec un film tendu, oppressant, pas complaisant pour un sou. Jamais il ne verse dans la facilité et parvient, habilement, à contourner tous les clichés du genre. L’émotion est vécue de l’intérieur, jamais surlignée à grands renforts de violons patriotiques. De même, s’il y a des parents avec leurs filles dans l’avion, une petite fille qui va peut-être ne jamais revoir son père, une mère qui hurle à son fils fanatique de tout arrêter, Leclerq ne cherche pas plus loin que l’émotion brute, qui naît naturellement du tragique. Ensuite, jamais il n’en fait une œuvre-spectacle pétaradante et frimeuse. Au contraire, il laisse de côté le spectaculaire pour un intimisme musclé, dopé à l’adrénaline et à la véracité. Certes, le film- anxiogène et plus subtil qu’il en a l’air- use de nombreux effets de style (caméra à l’épaule, musique omniprésente, montage incisif), mais il le fait, toujours, avec classe et retenue. Même Paul Greengrass, dans son Vol 93, n’était pas parvenu à un si bon résultat.
L’ASSAUT de Julien Leclercq
Sortie DVD: 12 juillet.

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