Co-production (BAS Film Productions Inc) entre Singapour et les Philippines, They call her… Cleopatra Wong (1978) de Bobby A. Suarez (aka George Richardson) met en scène la toute jeune Marrie Lee dans son premier rôle pour le grand écran.
En vacances à Manille, Cleopatra Wong, un agent d’Interpol est appelée par son chef de Singapour. Ce dernier lui demande de rencontrer le responsable local qui a une mission pour elle. Une organisation criminelle qui sévit en Asie fait circuler de faux billets de banque pour jeter le trouble dans les économies locales. Cleopatra Wong se met en chasse…
They call her… Cleopatra Wong c’est 87 minutes (il semblerait qu’il existe une version de 111 minutes d’après Wikipédia) de bonheur pour tout fan de film d’exploitation. Tourné à la fin des années 70 en langue anglaise et pour un budget dérisoire (70 000- 75 000$), le film s’inscrit dans l’âge d’or des films de genre qui mélangeait arts martiaux, cascades et pistolets qui pétaradent tout du long. Objet culte, They call her… Cleopatra Wong doit aussi sa renommée internationale à l’actrice principale qui donne ses traits au personnage féminin. Marrie Lee (Doris Young de son vrai nom) alors âgée de dix-sept ans est repérée lors d’un casting où se présente 300 jeunes femmes. Elle fait corps avec son personnage et dégage une certaine malice ainsi qu’une dextérité physique indéniable dans ses combats. Avec ce personnage iconique qu’est Cleopatra Wong, Marrie Lee incarne un mix improbable (au féminin) entre James Bond et Bruce Lee qui voguerait sur les eaux « bis » de la Blaxploitation. D’une beauté naturelle qui sort des diktats de la minceur, Marrie Lee endosse les traits d’un personnage qui assume une liberté sexuelle et qui sait rendre la pareille lorsqu’elle affronte les hommes. Avec Cleopatra Wong, une femme forte qui est prête à tout pour arriver aux termes de sa mission, Marrie Lee viendra même à être surnommée « la petite sœur de Bruce Lee ». On pourra également la rapprocher de Pam Grier. Elle est d’une certaine manière son pendant asiatique à cette époque avec sa bestialité féline. Il faut la voir affronter trois gros catcheurs, une horde de karatéka lorsque ce n’est pas des nonnes (hommes) et moines armés jusqu’aux dents. Fabuleux.
S’il existe bel et bien un film culte philippin et singapourien de surcroît, qui a pu marquer les esprits par de-là le monde, c’est bien They call her… Cleopatra Wong qui sortirait du lot. Le film de Bobby A. Suarez est un morceau à savourer. On y rit et on s’y amuse. On se plait à voir Cleopatra Wong et sa garde robe opulente, sa moto customisée ou bien encore son fusil à quatre canons courts. They call her… Cleopatra Wong c’est le quart d’heure spectacle dans toute sa splendeur.
Pour la petite histoire, le personnage de Cleopatra Wong (au même titre que le personnage de Lady Snowblood) est l’une des inspirations de Quentin Tarantino pour son diptyque Kill Bill.
A savoir que They call her… Cleopatra Wong est également connu sous divers titres : Cleopatra Wong pour le titre international abrégé. Female Big Boss en Grande-Bretagne. En France, le film est connu avec trois titres différents : Cleopatra Wong : James Bond du Karaté, Cleopatra la Panthère du Kung-Fu et Cleopatra Wong, James Bond du Karaté. En Allemagne de l’Ouest : Cleopatra Wong – Die Unüberwindliche.
On disait aussi du personnage qu'elle ronronnait comme un chaton et faisait l'amour comme une sirène. Elle était l’agent secret la plus meurtrière et sexy "de cette partie du pacifique".
NB : Des photos de l'actrice dans le cadre du Festival Paris Cinéma sont à venir !
I.D.
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