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De Nuremberg à Nuremberg, partie 2: L'Histoire en Perspective

Publié le 10 juillet 2011 par Olivier Walmacq

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Genre: documentaire
année: 1989
durée: 45 minutes

Synopsis: Philippe Meyer, journaliste, co-auteur du film "De Nuremberg à Nuremberg", aborde l'histoire de ce documentaire, depuis sa réalisation par Frédéric Rossif jusqu'à son extraordinaire succès public. Trois historiens, Marc Ferro, Edouard Husson et Annette Wievierka, éclairent ce documentaire de leurs connaissances respectives, de l'histoire du cinéma, des idéologies et de la Seconde Guerre Mondiale: de la nation allemande et du nazisme, de l'antisémitisme et de la Shoah.

la critique d'Alice In Oliver:

Cette seconde partie de Nuremberg à Nuremberg, intitulée l'Histoire en perspective, se divise en plusieurs thématiques, et donc, en plusieurs entretiens: Ecrire de Nuremberg à Nuremberg par Philippe Meyer, co-réalisateur du film, la question allemande de 1918 à la Shoah par Edouard Husson, la lutte pour l'hégémonie par Marc Ferro et la guerre faite à l'humanité par Annette Wieviorka.

Difficile de parler de chaque thématique abordée lors de ces différents entretiens, ce serait trop long mais cela permet d'éclairer sur les différents enjeux, les idéologies et les différents acteurs de la Seconde Guerre Mondiale qui bouleversera évidemment l'ordre économique internationale, en sachant que les origines de la Guerre Froide se situe avant le début des massacres.

Dans un premier temps, c'est Philippe Meyer qui parle du film. Au départ, lui et Frédéric Rossif voulaient choisir un acteur pour commenter les séquences du documentaire.
Mais les deux réalisateurs ne voulaient pas d'un film trop chargé en émotions et voulaient donc se tenir le plus près possible d'un ton factuel dans un souci d'objectivité.
Bien que réalisé en 1986, De Nuremberg à Nuremberg ne sera diffusé en France qu'à partir de 1989, la faute aux Elections Présidentielles de 1988 et à un certain discours politique qui consiste à affirmer que le nazisme n'intéresse plus personne.

Toutefois, les autres entretiens permettent d'éclairer davantage certains points abordés par ce documentaire. Pour ce qui est de la question allemande de 1918 à la Shoah, il existe deux courants opposés.
En Europe, et surtout en France, il existe un certain pacifisme: certains pensent clairement qu'il n'y aura plus de guerre.
Puis, à l'opposé, il existe en Allemagne une frustration liée à la défaite et certains citoyens envisagent une nouvelle guerre, une nouvelle occasion de prendre leur revanche après la défaite en 1914-1918.
La population allemande recherche donc un nouveau leader fort et charismatique, aux élans patriotiques. C'est là qu'interviendront le Parti Nazi et donc Adolf Hitler qui martèlent les slogans les plus durs de l'Extrême Droite et un antisémitisme profond.
Peu à peu, tout cela se cristallisera en haine profonde et à une mise en oeuvre rationnelle de l'extermination.
Il existe également une adhésion aveugle de la population allemande qui accepte que les juifs soient déportés ou enfermés dans des ghettos.

Dans la partie intitulée la lutte pour l'hégémonie, Marc Ferro revient sur plusieurs points: le programme de Pétain qui, une fois au pouvoir, met en place un régime autoritaire. Le gouvernement français collabore avec les nazis mais il existe tout de même une extension de la résistance et une opposition à ce régime.
Marc Ferro revient également sur le courage des anglais face aux bombardements allemands, puis sur l'héroïsme des russes. Il ne faut pas oublier que c'est l'Union Soviétique qui a brisé l'armée allemande.
Marc Ferro explique aussi la guerre menée par les Etats-Unis (à la fois contre l'Allemagne et le Japon) et sur les origines de la Guerre Froide.

Dans la partie intitulée de Nuremberg à la Shoah, Annette Wieviorka parle surtout de la portée du Procès de Nuremberg et comment celui-ci s'est déroulé.
En vérité, il s'agit de déterminer ce qui n'est pas acceptable dans la guerre et de penser à un ordre international pour qu'il n'y ait plus de guerre.
Le Procès de Nuremberg est censé juger les plus hauts responsables du Parti Nazi mais certains ne sont que des "seconds couteaux" (façon de parler), ce qui explique pourquoi certains ne seront condamnés qu'à une peine de prison, voire même acquittés. Mais un grand nombre seront condamnés à mort par pendaison, à l'exception de Goering qui parviendra à échapper au verdict en se suicidant dans sa cellule.

Lors du Procès de Nuremberg, les principaux responsables du système nazi doivent répondre à plusieurs chefs d'accusation: crimes contre paix, crimes de guerre, complot contre la paix et crimes contre l'Humanité.
Le Procès de Nuremberg permet de poser la question de la responsabilité collective de la population allemande dans l'extermination des juifs.
Finalement, cette responsabilité sera dégagée, la faute appartenant à une poignée de criminels qui sont arrivés au pouvoir.
Pourtant, la conscience de la Shoah mettra du temps à faire son chemin en Europe et dans le monde entier.
Il faudra attendre le procès d'Adolf Eichmann, récupéré en Argentine, et qui se déroulera à Jérusalem pour qu'il y ait une prise de conscience de l'extermination des juifs et de tout un peuple dans les camps de concentration allemands.

Note: 21/20


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