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Les etats generaux de nos amis les animaux - fable

Publié le 13 juillet 2011 par Abarguillet

LES ETATS GENERAUX DE NOS AMIS LES ANIMAUX - FABLE

Un jour,
Qu'au centre de la forêt,
Se tenaient les Etats Généraux
De nos amis les animaux,
Les uns et les autres se plaignirent,
Qu'à leur égard, les humains
Affichaient trop de dédain.
Ecoutez plutôt
Ce que le tigre, le premier
Vint raconter à l'assemblée.
Bigre ! dit-il non sans courroux,
Ne sommes-nous pas traités de jaloux
Par des quidams qui le sont
Bien davantage que nous ?
Jaloux comme un tigre, disent-ils.
Ah ! Ah ! s'exclama une oie,
Qui se trouvait à passer par là.
A votre tour, comprenez mon émoi
Quand je surprends alentour,
Des propos fort discourtois.
Il me revient aux oreilles,
Que l'on traite telle jouvencelle
De bête comme une...
Ces ragots sont intolérables, en effet,
S'indigna le chimpanzé.
Heureusement que j'ai la chance
D'être mieux considéré.
Ne voyez pas d'irrévérence
Si je vous confie, mes amis,
Que l'on me subodore plus malin
Que bon nombre de pékins.
Suffit ! répliqua le corbeau
Qui, du haut de son perchoir,
Drapé dans sa houppelande noire,
Jouait, non sans morgue,
Au tribun vénérable.
Malin comme un singe, dites-vous ?
Voilà un compliment
Qui recèle, assurément,
Plus de fiel que de miel.
A votre place, mon cher,
Je ne serais pas si fier
Qu'on me flattât de cette manière.
C'est alors qu'entra en scène
Sa Majesté le lion.
Sa présence suscita
Une vive émotion.
Vous parlez à tort, dit-il,
Plus sentencieux encore
Que le docte corbeau.
Les hommes, comme nous autres,
N'ont jamais respecté
Que la loi du plus fort.
Aussi ne soyez pas étonnés
Si je passe pour bien né.
Ils m'ont même proclamé roi.
Et sachez que, chez eux,
Ce titre-là est prestigieux.
Hélas ! gémit une colombe,
D'une voix d'outre-tombe,
N'arrive-t-il pas que, parfois,
Au milieu de leurs peuples en liesse,
On coupât la tête des rois ?
Certes, certes, poursuivit le lion,
Les hommes ne sont pas des agneaux,
Ils ont même tant de défauts
Qu'ils nous les mettent sur le dos.
Les doléances n'en finissaient pas.
C'est ainsi qu'une tortue
Se plaignait qu'on la jugeât lente,
Qu'un renard se demandait
S'il devait se vexer
Qu'on le prît pour rusé,
Alors que, dans l'hémicycle,
Un paon protestait contre ceux
Qui osaient lui reprocher
D'être un brin vaniteux.
Pour clôturer le débat,
Une couleuvre demanda :
Qui de moi ou de la gent humaine,
Qui me juge paresseuse,
Vous semble la plus venimeuse ?
La réponse allait de soi.
Les hommes, qui ne sont pas charitables,
A trop médire ne retirent
Que des succès peu louables.
Tant il est vrai que l'on est plus enclin
A rire des autres que de soi.

Extraits de "La ronde des fabliaux "

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