Magazine Cinéma

[Critique DVD] Opération Opium

Par Gicquel

L’ONU, producteur d’un film d’espionnage ? En 1966, l’’Organisation des Nations unies propose à plusieurs réalisateurs de renom de financer des téléfilms, afin de mieux faire connaître ses activités. Avec Ian Fleming, elle va faire coup double puisque le créateur de James Bond imagine un scénario de « propagande » sur la lutte contre la drogue.

La tonalité du film imprimée par Terence Young est bien celle de l’espionnage et de l’aventure, autour d’un trafic d’opium entre les montages afghanes et l’Europe . Mais certaines scènes très appuyées , parfois très moralistes,dénoncent effectivement les conséquences néfastes d’un tel trafic et les répercussions sur l’état physique des consommateurs.

[Critique DVD] Opération Opium

L'histoire débute dans les montagnes d'Afghanistan, l'Histoire se répète

On sait ce qu’il en est aujourd’hui, et à ce titre «  Opération Opium » est un échec. Sur le plan cinématographique, elle tient plutôt bien la route ,avec une kyrielle de comédiens internationaux (Yul Brynner, Rita Hayworth, Marcello Mastroianni, Jean-Claude Pascal, Omar Sharif ) et une histoire aux rebondissements attendus, certes, mais judicieusement agencés par le réalisateur Terence Young.

Le ton général est plutôt détendu, souvent ironique, avec des propos à l’emporte pièce qui  prêtent à sourire tant l’enjeux est dramatique. Sur ce principe du chaud et du froid, la mise en scène adopte le bon tempo et s’amuse même parfois avec la caméra pour donner à certaines séquences, l’émotion que l’on n’attend pas forcément.

[Critique DVD] Opération Opium

Interpol, de Naples à Nice est sur les dents

Dans des moments de pure suspense, façon James Bond, les héros ne s’en sortent pas  forcément avec les honneurs , et terminent  leur carrière bien avant la fin du film. C’est son côté réaliste, avec pour alléger l’ensemble, des numéros de bravoure comme celui de Eli Wallach , en monsieur lave plus blanc.

Le bonus

Le journaliste Philippe Lombard revient sur les raisons pour lesquelles l’ONU a produit ce film. A l’origine, il s’agissait de plusieurs téléfilms, réalisés par de grands cinéastes  à l’image de  «  Carol for another christmas » de Mankiewicz.

Contacté pour le projet Ian Fleming n’hésite pas un instant, en reprenant le thème de la drogue que l’on retrouve dans plusieurs de ses romans. Il s’est alors inspiré d’un ouvrage «  Les contrebandiers du diamant » dans lequel il rapporte plusieurs conversations avec un agent chargé de combattre le trafic de drogue en Afrique du Sud.

[Critique DVD] Opération Opium

Terence young  accepte de tourner  pour le dollar symbolique, afin d’attirer un maximum de comédiens d’Hollywood, et européens. Tous ceux qui y participent le feront donc bénévolement «  autrement, il aurait été impossible de se payer un tel casting » conclut Philippe Lombard.


Retour à La Une de Logo Paperblog