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[Chronique] Limp Bizkit « Gold Cobra »

Publié le 18 juillet 2011 par Nowplaying

[Chronique] Limp Bizkit « Gold Cobra »

Quand les Limp Bizkit vendaient des millions de disques autour des années 2000, leurs détracteurs rabâchaient souvent cette critique : beaucoup trop de bruit pour rien. Rien à battre, le post-adolescent que j’étais n’hésitait pas une seconde à placer un « Break Stuff », « Rollin’ » ou alors « My Way » à fond les ballons pendant une murge entre camarades étudiants. Et tant pis pour les voisins des apparts d’à côté, pour foutre le bordel, il fallait au minimum du Limp Bizkit au volume max. Leur dernier album Results May Vary marquait en 2003 la fin de cette trépidante ère neo-métal (ou métal-rap, c’est selon) que beaucoup d’entre nous ont vécu…

Fred Durst a raccroché le micro durant sept ans. Sept longues années d’anesthésie qui a profité à la résurgence d’une mouvance rock traditionnel emmenée par des bandes de faux rebelles bobo touffus avec des jambes d’allumettes. Puis, sans prévenir, qu’est-ce qu’il se passe, v’là que les gros bras des Limp Bizkit reviennent péter les portes qui se sont refermées sur eux en lâchant leur nouveau monstre Gold Cobra. Mieux encore, le peinturluré Wes Borland en est, comme un bon vieux temps ! Faut dire que sans Wes, Results May Vary a été… exactement comme son intitulé l’indiquait. Mitigé pour dire autrement.

Il faudra patienter 90 petites secondes avant que les Limp Bizkit fassent cracher les watts avec « Bring It Back ». Jouissif. Mortel. D’entrée, les métalleux californiens rassurent et assurent qu’ils sont restés fidèles à leur son brut de décoffrage. Ils auraient pu devenir plus posés, plus sages, plus ‘doux’… Tout faux. Non seulement ces gros costauds sont toujours aussi bourrins, mais ils ont corrigés leurs défauts d’antan. Surtout Fred, nettement moins approximatif lorsqu’il rappe, il n’a plus le niveau d’un amateur. Et ses cordes vocales émettent des rugissements qui décrassent les oreilles autant que les riffs de guitares tonitruants (« Get a Life », « Shark Attack »).

Ce n’est pas tous les jours que l’on prend plaisir à être agressé verbalement par des textes outranciers susceptibles d’éveiller l’homme de Neandertal qui sommeille en nous (« Douchebag », « Killer in You »). Faut avoir le crâne solide si on ne veut pas subir de dégâts cérébraux. Défense aux petites natures donc.

Comme sur presque tous les albums du groupe, des rappeurs ont été invités pour appâter la communauté hip-hop. Plusieurs de ces diplomates ont répondu à l’appel : Method Man, Xzibit et Snoop Dogg. Comme si le fait d’avoir un ex-DJ hip-hop au sein de la formation (DJ Lethal, anciennement membre des House of Pain) ne suffisait pas. Lil Wayne était pressenti pour être le suivant sur Gold Cobra, pour son tempérament de rockstar dira-t-on. Finalement, il n’a pas été retenu. Pire, Fred s’essaie laborieusement à l’autotune dans un intermède précédant « Autotunage » ! Gentille moquerie à l’égard du rappeur le plus populaire du moment.

Il y en a qui diront que la période neo-métal est révolue, ok, cool. Mais on s’en fout. Gold Cobra est comparable à un réveil brutal d’un long coma artificiel. Le temps d’un album, les Limp Bizkit ont ranimé le mordu de néo-métal qui sommeillait en nous, exactement comme dans nos souvenirs d’il y a dix ans. Et ça, c’est méga cool !

La note : 8/10


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