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Bye bye Babylone : Beyrouth 1975-1979 de Lamia Ziadé(Guerre civil au Liban, 2010)

Par Florian @punkonline

bye_bye_babylone_beyrouth_1975_1979.jpgCe livre est un récit illustré de Lamia Ziade sur la Guerre civile du Liban qui sévit entre 1975 et 1989. À son commencement, elle avait sept ans et connaitra l'état de guerre permanent jusqu'à ses vingt-deux ans. Les origines de ce conflit proviennent d'une forte corruption dans la vie politique du pays et surtout du conflit israélo-palestinien voisin. Depuis la Nakba de 1948 et la guerre de six jours en 1967, de nombreux Palestiniens sont partis en exil dans les pays alentours, dont le Liban. De nombreux Fedayin, combattants contre la colonisation israélienne, se sont réfugiés dans les camps palestiniens et y menaient des actions armées à la frontière contre Israël. Les conditions de vie dans les camps étaient moins confortables qu'un bunker de Kadafhi. Les tensions entre la population et les réfugiés provoquaient déjà quelques heurts. Mais c'est le 13 avril 1975 que la guerre civile éclate, lorsque des membres du Parti social nationaliste syrien (partisans d'une Syrie réunissant les pays arabes des alentours, morcelés par la France lors de la mise en autonomie du Liban en 1920, sous la pression des chrétiens maronites, puis de son indépendance en 1926), tuent Pierre Gemayel du parti Kataeb (parti phalangiste, chrétien).

Avant de commencer à entrer dans le vif du sujet, le livre commence par une description des accessoires utilisés par les différents acteurs de la tragédie allant du célèbre AK47 au Tank M48, les troupes en présence, c'est-à-dire chrétiennes, Syriennes, Palestiniennes ainsi que leur chef respectif. Les Israéliens n'interviendront que brièvement en 1978 avec l'Opération Litani et surtout en juin 1982 avec l'opération Paix en Galilée qui aboutira à la mort de 17 825 Arabes (civiles et militaires) contre 670 soldats israéliens. Le nom de l'opération, c'est de l'humour juif, on ne peut pas comprendre...

À cette époque, le Liban était à cette époque là une des régions arabes les plus occidentalisées avec de nombreux biens de consommation en provenance d'Europe et des États-Unis. Le mandat français qui administrait le Liban entre 1920 et 1926, puis son influence toujours très présente après son indépendance à beaucoup aider le pays a adopté cette culture.
Le conflit a fait disparaitre toutes traces de cet occidentalisme. Lamia relate des accords entre les différentes milices pour des cessez-le-feu de quelques heures afin de piller les bâtiments aux alentours avant de reprendre le combat. La violence va s'amplifier le 6 décembre 1975, lors du premier massacre de musulmans, Libanais et Palestiniens perpétrés par des phalangistes. Ce jour est connu sous le nom de samedi noir. Les victimes vont ensuite devenir bourreaux, puis de nouveau victimes, ainsi de suite jusqu'à la fin de la guerre.

Au milieu se trouvent les premiers touchés, les civils, qu'ils soient chrétiens, musulmans, libanais ou palestiniens. Lamia décrit ce qu'elle a vu avec son regard de petite fille naïve, mais qui avait déjà conscience du désordre contrairement à ce que s'imaginaient ses proches. Son quotidien était fait de peurs, d'angoisses et d'interrogations si bien que le moindre cessez-le-feu était un espace de liberté et qu'il fallait en profiter. Malheureusement, Beyrouth, puis d'autres villes libanaises ont été ravagées par les combats. Le moindre déplacement était dangereux. Il y avait des zones de combats et des tireurs embusqués un peu partout. Il valait mieux contourner certaines pièces des maisons ou certaines rues plutôt que s'y aventurer.

Une vision du conflit raconté par une personne qui l'a vécu, qui l'explique avec ses mots, ses émotions et de façon plus humaine que la dialectique austère des experts.


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