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La Jeune Fille et la Mort

Publié le 20 juillet 2011 par Olivier Walmacq

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genre: thriller
année: 1995
durée: 1h40

l'histoire: Pauline Escobar garde des séquelles profondes de la torture endurée sous la dictature. Avec Gerardo, son mari, elle vit dans une maison isolée. Un soir de tempête, Gerardo est raccompagné chez lui par le Docteur Miranda. Pauline reconnaît la voix de son tortionnaire.

la critique d'Alice In Oliver:

La Jeune Fille et la Mort, réalisé par Roman Polanski en 1995, n'est pas forcément le film le plus connu de son auteur, tout de même responsable de quelques chefs d'oeuvres (au hasard, on citera Chinatown, Rosemary's Baby, le Locataire ou encore Répulsion). La Jeune Fille et la Mort est un huis clos stressant et oppressant qui met en scène trois personnages: Pauline Escobar (Sigourney Weaver), son mari Gerardo (Stuart Wilson) et le Docteur Miranda (Ben Kingsley).

Difficle de parler de ce film sans évoquer l'histoire. Attention, SPOILERS ! Pauline Escobar et son Gerardo vivent dans une maison isolée.
Gerardo, un avocat, participe au procès et à la mise en lumière de faits historiques concernant les bourreaux du passé, ceux qui ont torturé à tort et à travers, obéissant aveuglément à des régimes totalitaires.
Elle même victime de certaines de ces atrocités, Pauline tente d'oublier ce sinistre passé.

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Pourtant, un soir, Gerardo est raccompagné en voiture par le Docteur Miranda. Très vite, Pauline croit reconnaître celui qui l'a torturée par le passé.
La femme fait preuve d'une réelle obstination, voire obsession puisqu'elle n'hésite pas à précipiter la voiture du médecin du haut d'une falaise.
De retour chez elle, Pauline retrouve son mari et Miranda complètement ivres, les deux hommes ayant bu plus que de raison.
L'occasion est trop belle: Pauline attache Miranda et veut le faire parler. De son côté, Gerardo est totalement désarçonné.

Miranda nie et crie au scandale, les accusations de Pauline ne reposant que sur la voix et les tics langagiers du médecin.
Ensuite, Pauline accuse également l'intéressé de tortures, d'humiliations physiques et morales, et de viol. Sceptique, Gerardo est appelé à jouer l'avocat dans un pseudo procès, le but étant de faire avouer Miranda, qui nie totalement les faits.
A partir de ces différents éléments, Roman Polanski signe un film complexe et assez personnel en fin de compte.
Je m'explique...

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A travers ce huis clos tendu et déroutant (notamment dans ses révélations et ses nombreux enjeux entre les trois protagonistes), Roman Polanski fait probablement référence à son propre passé, celui qui a vu sa femme se faire assassiner par un psychopathe, adepte de la torture.
A partir de là, Pauline passe par plusieurs étapes. Pour pardonner à celui qu'elle tient pour son bourreau, celui-ci devra avouer et faire des aveux sincères. Nul doute que Polanski fait référence ici à ses propres démons, son personnage principal passant par plusieurs phases: l'incompréhension, la colère, le juge et presque le bourreau... D'où une certaine dichotomie et un sentiment de malaise qui accapare ce thriller, passionnant de la première à la dernière minute.

Note: 16/20


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