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Fraude :40 000 tonnes de sucre saisies à Yaoundé

Publié le 20 juillet 2011 par 237online @237online

Fraude :40 000 tonnes de sucre saisies à Yaoundé Les responsables du ministère du commerce (Mincommerce) accusent l'entreprise Sodipalcam de spéculation. Les stocks ainsi saisis devraient être revendus aux consommateurs au prix homologué.
Introuvable ! Le responsable du dépôt « non fiché » du quartier Etam Bafia à Yaoundé, appartenant, d'après les responsables du Mincommerce, à la Sodipalcam, l'aura été durant des heures hier mardi. Ni la présence sur place de la brigade de contrôle et de répression des fraudes, ni les appels téléphoniques du chef de cette brigade, Jean Marie Nemi Nkollo, ne l'auront convaincu à faire surface. Dans cet immeuble essentiellement occupé par des habitations, aucune enseigne, ni indication ne fait référence à la présence sur place d'un dépôt. Sur la porte d'une des deux pièces situées au rez-de-chaussée, on peut encore voir les scellés apposés par la brigade. « Mis sous scellés par le Mincommerce, loi n°90/031 du 10 août 1990 et ses textes d'application, l'ordonnance n°72/18 du 27 octobre 1972 portant régime général des prix », peut-on lire.

A l'intérieur, des stocks de savons, d'huiles et autres produits mais surtout, 40 000 tonnes de sucre, soit 1 600 cartons de 25 kg chacun. « Ça représente la consommation de toute une ville ! », s'émeut Mbarga Bihina, le directeur du commerce intérieur au Mincommerce. D'après Jean Marie Nemi Nkollo, l'opération aurait été montée le week-end dernier. « Tous les jours, nous recevons des informations sur les enlèvements de sucre qui se font à Mbandjock et au port de Douala. On s'est rendu compte que cet opérateur n'a pas amené son stock là où il l'amène d'habitude, ce magasin étant inconnu de nos services. D'où la décision de mettre la main dessus », explique-t-il.

Pénuries

Le sucre saisi, veut-il rassurer, sera vendu aux consommateurs au prix réel de 650 Fcfa au cours des caravanes dont les dates restent à préciser. Dans certaines épiceries situées à côté de ce « dépôt illicite » pourtant, les tenanciers affirment être au régime sec. Peter, l'un d'entre eux, dit ne plus vendre le sucre qu'en morceaux. « Je me ravitaille au marché, je ne savais pas qu'il y avait un dépôt en face. Je vends 3 morceaux de sucre à 10 F », dit-il. Depuis deux mois, d'après certains témoignages recueillis sur place, le sucre est rare dans le quartier. Le kilogramme, lorsqu'il est disponible, est souvent vendu à 800, voire 900 Fcfa.

Ramadan

A quelques semaines du début du jeûne du Ramadan et dans la perspective de la prochaine rentrée scolaire, l'initiative du Mincommerce a surtout pour but de rassurer le consommateur. « Nous entrons dans une période sensible. Il est hors de question que des gens se cachent derrière le sucre pour faire de la spéculation », assure Mbarga Bihina. Depuis plusieurs mois en effet, le ciel camerounais du sucre connaît de grosses turbulences. La Sosucam (Société sucrière du Cameroun), principale productrice, n'arrive pas à couvrir les besoins de consommation nationale.

Le gouvernement a donc autorisé l'importation de 85 000 tonnes de sucre. Mais, explique le responsable gouvernemental, « certains partenaires ne jouent pas franc jeu et se livrent à la spéculation ». C'est le cas de l'entreprise incriminée ici, déjà coupable l'année dernière de détournement d'un camion de sucre entre Yaoundé et Mbandjock. « Il n'y a pas beaucoup de grossiste dans le marché de la distribution au Cameroun. C'est un opérateur qui est déjà connu de nos services. Mais c'est un partenaire. Nous avons besoin d'eux comme ils ont besoin de nous », regrette, impuissant, le chef de la brigade de contrôle et de répression des fraudes.



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