Magazine Bébé

De la condition féminine...

Publié le 22 juillet 2011 par Aileen
Et voici le sujet de la 2nde dissertation des vérités de l'été :  Quels choix de vie s'offrent à la femme en 2011 ?
Avant de te révéler la question existentielle qui a été vraiment posée (j'ai reformulé pour les besoins du post), je te propose le contexte… Nous sommes au resto, dans l'arrière salle. Il y a 4 tables, toutes occupées par des familles avec des enfants. Un table avec deux petits comme les nôtres, une table avec un couple anglais et deux adolescentes et une famille avec leurs deux ados.
C'est cette famille qui nous intéresse aujourd'hui. À première vue je les classe dans les parisiens ou alors dans les bourgeois catho (mais pas trop) lillois. La bonne femme, la cinquantaine est bronzée artificiellement (où alors elle vient de passer 6 mois à St Barth), la chevelure blonde décolorée tenue par les lunettes de soleil. Elle a les oreilles et les doigts qui ploient sous des masses de bijoux en or. À peine arrivée on n'entend qu'elle, limite tous les autres gamins font moins de bruit dans cette petite salle. Armée de son Iphone elle commente tout haut ce qu'elle y lit, à savoir les infos ultra essentielles pour son boutonneux : l'heure de sa reprise de cours et l'heure de fin aussi et la liste complète des lectures obligatoires. Le gamin ne moufte pas ou alors il parle tellement bas par rapport à sa mère qu'on ne l'entend pas. Il sort de je ne sais où une console type DS. La gamine, assise en face de la mère hésite sur l'apéro, elle se laisse tenter par un kir ("prends un kir champagne chérie" lui souffle sa mère), ça doit être jour de fête du haut de ses 15 ans. Elle dégaine également dans la foulée un smartphone. Le père, qu'on entend très peu lui aussi par rapport à la mère, abandonné par tous, cherchera fébrilement dans ses poches un téléphone à bidouiller lui aussi, histoire de ne pas se retrouver en reste. Le repas se passe tranquillement et d'un coup, hop, la débandade à notre table, on bascule du moment de grâce au moment où on ne peut plus rien faire pour que ça se passe calmement. Je tente de finir mon plat pendant que je ramasse mille fois les jouets du Petidom qui commence grave à être gavé par ce restaurant où il n'a le droit de rien faire. Et là la Clochette m'annonce qu'elle doit aller faire caca. Le père, que je regarde avec insistance, se défile, ça sent la javel dans les toilettes, il va vomir s'il doit assister la gamine. Je m'y colle donc et là c'est le drame, je quitte la table. Dans la tête du Petidom ça va vite : maman se lève, maman s'éloigne, en plus elle part avec ma sœur et me laisse seul avec le grand râleur, elle m'abandonne, oh mon dieu, une seule solution : OOOUUIIIIINNNNN ! Au point où le père vient râler aux toilettes, genre on est trop longue, faut revenir, c'est le drame, tout le monde nous regarde (ou tout le monde regarde comment le père perd son sang-froid en 2 secondes, ça se peut aussi). De retour à table j'essaie de sauver la situation, je rassoie le père et la gamine, je console comme je peux le Petidom et j'essaie de finir mon plat (tu remarqueras qu'il n'y a plus que moi qui mange). Et là, la mère LeQuesnoy regarde sa fifille bourrée au champagne et lui sort : "Alors, femme au foyer ou PDG ?"
De la condition féminine...
Suis tellement sur le cul et tellement dans mon trip "il faut rassembler toutes les affaires éparpillées sans rien oublier" que je ne percute même pas. C'est une fois sur le trottoir que la phrase revient comme un boomerang et que je réalise l'esprit étroit de cette femme. Quelle image laisse-t-elle à sa fille sur la condition féminine, sur la maternité, sur sa propre expérience ? Car je suis sûre à 90 % qu'elle ne travaille pas et qu'elle n'a jamais du travailler ou très peu, mis à part élever ses enfants. Moi je prends sa phrase comme un regret, genre, t'as vu comme c'est chiant d'être mère ? Tu vois ce que j'ai enduré ? T'imagines ce que j'ai loupé à cause de vous. Je l'ai vraiment pris comme ça, elle l'a dit sur un ton tellement méprisant. Et donc, c'est ça les choix de la femme : travailler ou avoir des enfants ? On ne peut pas faire les deux en 2011 ? Est-ce que ne pas être PDG c'est travailler quand même ? Et que sait-elle sur ma condition en plus ? Comment peut-elle faire d'un exemple une généralité, un cliché aussi vieillot ?
Moi franchement, elle m'a scié ! Et toi ?

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Aileen 49 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte