Si cette semaine, les 15 membres du Conseil de sécurité des Nations unies n'ont pas réussi à trouver un consensus pour qualifier la menace climatique, Ban Ki Moon, Secrétaire général de l'Organisation a pour sa part assuré que les changements climatiques constituaient une menace pour "la paix et la sécurité internationale".
L'initiative était intéressante : saisir le Conseil de Sécurité des Nations Unies sur les conséquences du changement climatique. Le résultat est mitigé. Si l'administration Onusienne est consciente du problème, ses décideurs politiques se font tirer l'oreille.
Le Conseil est conscient de la responsabilité qui incombe à l’Assemblée générale et au Conseil économique et social pour ce qui a trait au développement durable et notamment aux changements climatiques. En revanche, il s'est révélé frileux au moment d'adopter une position commune. Le Conseil de sécurité se contente d'"exprimer son inquiétude que de possibles effets hostiles du changement climatique puissent, dans le long terme, aggraver certaines menaces existantes à la paix et la sécurité".
Cette langue de bois diplomatique a suscité l'ire de l'ambassadrice américaine à l'ONU. Susan Rice n'a pas mâché ses mots : "C'est plus que décevant. C'est pathétique, cela dénote un manque de prévoyance, et franchement, il s'agit d'un manquement au devoir".
Sans trop de surprise, la Chine et la Russie, deux nations très réticentes à l'égard d'une lutte contre le dérèglement climatique qu'elles estiment pénalisante pour leurs intérêts à court terme, ont expliqué que le Conseil de sécurité n'avait pas vocation à régler cette question.
Ce blocage est de mauvais augure à cinq mois de la Conférence de Durban sur le Climat. La question de la dette climatique est loin d'être réglée. A l'image de M. Rodolfo Eliseo Benítez Versón (Cuba), la plupart des pays émergents reconnaissent les dangers liés aux changements climatiques mais estiment qu'il appartient aux pays développés de solder leur dette historique à l’égard de la planète.
Comme le rappelle en vain l'administration Onusienne, le développement exponentiel des catastrophes naturelles constitue une menace pour la paix mondiale car à travers la destruction des infrastructures et la désorganisation des économies, il fragilise les Etats. Les déplacements de population sont également des sources de tensions pour des pays périphèriques souvent dans l'incapacité d'accueillir des flots de réfugiés.
La famine qui sévit dans la Corne de l'Afrique confirme à cet égard le caractère explosif de la faim dans le monde dans un contexte d'épuisement des ressources et de stagnation des rendements mais d'accroissement de la population mondiale.