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J'aime regarder les filles, un film de Frédéric Louf

Publié le 25 juillet 2011 par Vivons_curieux

J'aime regarder les filles, un film de Frédéric Louf10 mai 1981, le visage de François Mitterrand s’égrène sur l’écran de télévision, ligne par ligne, pixel par pixel. Les Français viennent d’élire leur nouveau président. La gauche exulte, la droite s’inquiète de voir débarquer des chars soviétiques sur les Champs-Élysées. Pendant que d’autres défilent sur cette même avenue une rose à la main, Primo (Pierre Niney), jeune provincial de dix-huit ans plongé dans ce décor parisien passe son bac pour la deuxième année consécutive. Indifférent au contexte politique qui se trame autour de lui, Primo ne vit que pour Gabrielle (Lou De Laâge), une jeune bourgeoise parisienne qu’il a rencontrée lors d’une soirée dans les beaux quartiers de la capitale.

De parents fleuristes aux revenus modestes, Primo fait preuve d’audace pour séduire Gabrielle. Il s’invente une nouvelle vie, fait passer son père pour un photographe de mode italien, enchaîne les petits boulots pour s’acheter une nouvelle paire de mocassins ou une bouteille de vin à 1 800 francs. Primo cherche à impressionner, montrer qu’il fait partie de ce monde, de cet univers auquel il n’appartient pourtant pas. Mais les amis de Gabrielle ne sont pas dupes. Ils ont rapidement compris que le jeune provincial n’était pas des leurs. Qu’à-cela-ne-tienne, ils acceptent de jouer le jeu et voir jusqu’où l’audace de Primo le mènera. Dans cette bande d’amis, Delphine (Audrey Bastien) est séduite par la détermination et la désinvolture de Primo qui sera amené à faire un choix cornélien entre ces deux prétendantes.

Sage et conformiste. Pour son premier passage derrière la caméra, Frédéric Louf n’a pas épousé la verve du personnage principal de son film. J’aime les regarder les filles est une compilation de stéréotypes et de poncifs sur l’amour, la politique et, plus généralement, la société. Chacun y a son étiquette : Primo, le jeune provincial et étudiant fauché (un pléonasme) ; Malik (Ali Marhyar) son ami magrébin, converti à la cause mitterrandienne ; les fils-à-papa de droite en polo et petit pull sur les épaules qui se gaussent de l’arrivée au pouvoir des « socialo-communistes ». La gauche d’un côté, la droite de l’autre. Primo qui galère et jure de réussir son bac pour venger son ami Malik, forcément victime de racisme. Les pauvres et les riches mais l’amour qui triomphe des normes et des conventions sociales dans une scène finale (pathétique) version Roméo et Juliette des années 80.

Le film de Frédéric Louf n’est pas mauvais. Il ressemble à un téléfilm, avec ses rebondissements de pacotille. Un petit film, sans grande prétention et donc sans saveur particulière, fade où les envolées philosophiques sur l’amour selon Alfred de Musset ne parviennent en rien à faire décoller le film. Le tout est récité, conventionnel, en un mot scolaire. À ne pas vouloir sortir des sentiers battus, Frédéric Louf s’est risqué à flinguer son propre film, la seule chose qu’il ait réussie finalement à faire avec brio.

Sortie en salles le 20 juillet 2011

 


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