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Elephant Man: le cas de John Merrick

Publié le 29 juillet 2011 par Olivier Walmacq

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L'histoire: A Londres, en 1884, le chirurgien Frederick Treves découvre un homme difforme, devenu une attraction de foire. Cet être défiguré s'appelle John Merrick. Impressionné, Treves achète Merrick, et l'arrache à la violence de son propriétaire. Dans un premier temps, le chirurgien pense que Merrick est un idiot congénital. Mais il découvre rapidement que l'homme éléphant est un être doué d'intelligence, et doté d'une grande sensibilité.

Attention, il ne s'agit pas d'une chronique d'Elephant Man mais d'un comparatif entre la vie de John Merrick et le film Elephant Man.
Curieusement, Elephant Man, réalisé par David Lynch en 1981, est souvent considéré (par erreur) comme un film fantastique, alors que l'histoire de John Merrick est authentique.

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Evidemment, le film de David Lynch reste une version romancée de la vie de John Merrick, alias l'homme-éléphant.
Pourtant, on trouve de nombreuses similitudes.
En vérité, son vrai nom n'était pas John Merrick mais Joseph Carrey Merrick. Cette erreur s'explique par le fait que le chirurgien Frederic Treves se trompera de prénom lorsqu'il évoquera le cas de Merrick dans son ouvrage, L'homme-éléphant et autres souvenirs, le prénom Joseph devenant John.

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Joseph Carrey Merrick est célèbre en raison de la difformité extrême de son corps, et fut présenté comme phénomène de foire sous le surnom d'Elephant Man.
Il a vécu en Angleterre sous l'ère Victorienne. Son cas fut étudié par la médecine britannique. Pourquoi ce surnom d'Elephant Man ?
Joseph Merrick attribuait cette responsabilité à sa mère.

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En effet, ce dernier racontait que sa mère aurait été secouée, bousculée et presque piétinée par un éléphant lors d'une parade dans les rues de Leicester.
Son cas fut l'objet de nombreuses hypothèses. En vérité, la science démontrera qu'il souffrait du syndrome de Protée, une maladie génétique qui atteint les tissus, entraînant des difformations importantes du corps.
D'ailleurs, la difformité de Joseph Merrick ne pouvait lui permettre de remuer les lèvres, et donc de parler.
C'est l'une des différences essentielles avec le film.

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Toutefois, Joseph merrick pouvait s'exprimer par écrit, car il savait lire et écrire. Ses premiers signes d'excroissance apparaissent à l'âge de 21 mois.
Sa mère décède alors qu'il est âgé de 11 ans. Son père se remarie mais sa belle-mère rejette cet enfant monstrueux.
Il est alors explusé du domicile familial.

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Après quelques emplois précaires pour lesquels il est constamment brimé pour ses particularités physiques, Merrick est engagé pour devenir la nouvelle exhibition d'un théâtre anglais, sous le nom d'Elephant Man.
Il est alors remarqué par le chirurgien Frederic Treves. Ce dernier présente John Merrick à la société de pathologie de Londres comme un cas de difformité congénitale.

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En 1885, un impressario autrichien l'exhibe sur le continent européen. C'est à la gare de Liverpool Street à Londres, après avoir causé l'affolement de la foule, que le directeur de l'hôpital de Londres, Carr Gomm, obtient de l'argent pour subvenir aux besoins de l'homme-éléphant.
Joseph Merrick devient résident permanent de l'hôpital de Londres. Il est alors convoité par la haute bourgeoisie anglaise.
Certains nobles viennent le voir et le rencontrer. Même la Reine Victoria s'intéressera à son cas.
En 1890, il est retrouvé mort, étendu sur son lit, sa lourde tête ayant comprimé la trachée (en résumé, il meurt d'étouffement).

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On retrouve donc les mêmes éléments que dans le film consacré à l'histoire de John Merrick. Evidemment, Elephant Man doit ses inluences à Freaks, la monstrueuse parade, réalisé par Tod Browning en 1932.
Encore une fois, on retrouve cette thématique de la différence, la tolérance et de la monstruosité humaine. Le monstre, ce n'est pas John Merrick mais la nature de l'homme qui consiste à rejeter tout ce qui est différent de lui.
Elephant Man constitue donc un véritable hymne et un magnifique playdoyer à la tolérance. Il s'agit d'une oeuvre sombre, servie par une magnifique image en noir et blanc, et des interprètes totalement investis dans leur rôle.

Alice In Oliver


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