Magazine Humeur

Chômage : un titre en or pour le Figaro

Publié le 30 juillet 2011 par Kamizole

Ce n’est pas une surprise : Serge Dassault (86 ans) - qui ambitionnerait d’être élu sénateur (UMP) en septembre - et Papy Mougeotte (71 ans) roulent pour Nicolas Sarkozy. Ce qui ne va pas sans poser de problèmes ainsi que l’écrivait récemment (22 juillet 2011) Dominique Albertini dans Libération Affaire DSK : la rédaction du «Figaro» gênée aux entournures, le sous-titre résumant bien la situation «Le quotidien de droite fait ses choux gras des rebondissements de l'affaire DSK. Mais la ligne dure impulsée par la direction fait débat dans la rédaction». Nous nous souvenons de la fronde des journalistes du Figaro lorsque Etienne Mougeotte fut mis en cause pour les fameux sondages de l’Elysée lors du scandale qui éclata à la mi-juillet 2009.

Marc Landré ne semble pas avoir les mêmes réticences. Je fus littéralement sidérée en découvrant jeudi soir, passé minuit ce titre du Figaro tout en haut de l’affiche sur Google Actualités Chômage : la France a bien résisté à la crise (27 juil 2011) d’autant qu’en toute fin de soirée j’écoutai la radio en espérant le sommeil et qu’aussi bien sur France Culture que France Info il ne fut question que de la nouvelle embardée du nombre de chômeurs, pour le deuxième mois consécutif. Toutes catégories confondues, c’est plus de 4,27 millions de demandeurs d’emploi (il y a encore quelques mois l’on dépassait juste les 4 millions). Ce sont les jeunes, les seniors qui morflent un max, les femmes ne tirant leur épingle du jeu que grâce aux emplois précaires...

Notez que ni Libération (27 juil. 2011)Le chômage explose en juin ni même L'Usine nouvelle (sans doute un nid gauchiste !) Forte hausse du chômage en France (28 juil. 2011)
n'ont cherché à enjoliver la réalité.

Tout va donc très bien Madame la marquise. Hein ? Du moment que l’écurie (présidentielle de Sarkozy) est toujours debout et que le "Château" n’est pas la proie des flammes. Vous pensez bien que peu lui chaut le sort du "petit personnel" qui peut bien avoir péri sous les décombres de la "Maison France", avoir été emporté par le tsunami financier ou mort de faim et de froid dans la rue ou autre logement insalubre.

Nous, le vulgum pecus, n’avons d’autre droit que d’être taillable et corvéable à merci, de toujours plus cracher au bassinet – il suffit de penser à ce qui est dans les cartons de l’UMP pour le cas où Nicolas Sarkozy serait réélu ! ils en semblent tellement persuadés qu’ils ne se rendent même pas compte que cela risque de servir de repoussoir : la TVA augmentant de 2 % ; agrémentée d’une TVA supplémentaire, dite «sociale» sans doute par antiphrase ; voilà qui devrait singulièrement améliorer notre pouvoir d’achat ! et donc sortir l’économie française de son marasme… Je n’aurais garde d’oublier l’annonce de l’enterrement des 35 heures qui va d’ailleurs bien plus loin car il s’agirait sans coup férir de la disparition de la durée légale du travail. C’est Hervé Novelli, ex-facho, qui a pris l’initiative de l’annoncer. Après le retour au XIXe siècle que cela préfigure – 150 ans de conquêtes sociales, souvent acquises de hautes luttes ; certains y ont laissé leur vie - la féodalité et pourquoi pas, l’esclavage ? C’est ça, la modernité, Coco !

Je remarque qu’au demeurant le titre de l’article du Figaro a été changé depuis : «Chômage : la France peine à profiter de la reprise». Plus conforme à la réalité. Sans doute en raison des nombreuses critiques lues dans les commentaires des lecteurs. Une véritable friction à l’huile de cotterets ! Je ne saurais dire si cela correspond à un désamour des lecteurs du Figaro mais les critiques n’y manquent guère – sur tous les sujets – contre l’hôte actuel de l’Elysée. J’y passe sans doute beaucoup trop de temps mais je survole régulièrement les commentaires aussi bien de la presse quotidienne nationale que régionale – ce n’est pas à une ancienne provinciale que l’on apprendra l’influence des canards locaux dans l’opinion – ou hebdomadaire. La plupart fort critiques.

Mais voilà, (certains allant jusqu’à prétendre qu’il s’agit d’une opération commando téléguidée par l’Elysée !) il faut enjoliver le bilan calamiteux de plus de quatre années de "sarkozysme réel" en utilisant la méthode Sarko (qui désormais remplace la "méthode Coué") et puisqu’au mépris de toute vérité Nicolas Sarkozy nous assène - depuis mars 2009, pour justifier l’abandon en rase campagne, pour des raisons purement budgétaires, de toutes les mesures d’aide ; pardon : de cet "assistanat" aussi honni que méprisable – que la crise est finie, le nombre de chômeurs en décroissance et que l’année qui suit verra l’archange Saint-Nicolas terrassant le dragon chômage (sans doute avec ses dents comme il promit naguère d’aller chercher les 3 points de croissance ?) force est bien de tordre le cou aux mauvais chiffres, lesquels restent malheureusement aussi têtus que les faits.

Pour les moins de quarante ans qui n’ont pas connu les années de crise 1975-1981 et l’irruption du chômage de masse, qu’ils sachent que l’on nous annonçait périodiquement comme aujourd’hui «la fin du tunnel»… Sans que ni avec une longue vue, un télescope ou un microscope fût-il à balayage électronique nous n’en ayons jamais vu la moindre lueur. Limites de la com’ !

D’autant que nous savons depuis belle heurette que la mission principale assignée à Pôle emploi n’est pas de trouver du travail (ou une formation) aux demandeurs d’emploi – autant chercher une aiguille dans une meule de foin – mais de les faire trébucher dans une foule de chausse-trappes afin de les radier (administrativement) du rôle des chômeurs. Un titre parmi d’autres Radiations du Pôle emploi, mode d'emploi(Le Monde du 9 sept. 2009 – l’article est toujours disponible) et si vous alliez lire sur le site de mes amis d’Actu-chômage vous trouveriez sans nul doute une drôle de secouée d’articles et de témoignages du même tonneau, beaucoup plus récents.

Or donc, Marc Landré se (nous) rassure à peu de frais… Ça ne mange pas de pain (mais les chômeurs, si !). "Rarement la maxime quand je me regarde, je me désole, mais quand je me compare, je me console" – j’avoue que, celle-là, je ne la connaissais pas – «n'aura été aussi vraie qu'en matière de chômage». Or, comparaison est rarement raison surtout quand les exemples européens cités sont si disparates et éloignés de la France. Quels points communs aurions-nous avec la Grèce, le Portugal, l’Espagne et même l’Irlande qui, outre la crise financière actuelle, n’ont pas réellement de tradition industrielle ?

Certes, le Royaume-Uni est un ancien grand pays industriel – qui fit d’ailleurs sa "révolution industrielle" au XVIIIe siècle quelque 50 ans avant la France – mais qui a succombé de même manière (mais encore plus tôt et massivement que nous) au piège de la désindustrialisation et des délocalisations, misant tous sur les services et surtout la finance. Héritage du blairisme… quand je pense que Manuel Valls (dont j’aurais l’occasion de reparler) s’en réclame, cela situe bien le personnage.

Or, quitte à me répéter – et j’enfoncerais le clou autant que de besoin – un pays sans véritable industrie est un pays économiquement fichu. Soumis aux aléas de la conjoncture nationale et mondiale. Sans même parler de toutes les spéculations financières et sur les matières premières (pétrole, minerais et métaux ou agricoles) et l’immobilier qui atteignent le même niveau de folie qu’en 2008. Les mêmes causes produisant les mêmes effets la Planète finance et du même coup l’économie mondiale – «l’économie réelle» - connaîtront sans nul doute un nouveau tsunami, sans doute encore plus dévastateur que le krach du 21 septembre 2008.

Comme pour me donner raison, je trouve il y a quelques instants un article paru sur Europe 1, il y a très peu de temps Immobilier : les demandes de crédit vont baisser (28 juillet 2011). C’est le résultat de l’enquête trimestrielle de la Banque de France. Après un recul au 1er trimestre, une large majorité des banques (71 %) anticipent un nouveau recul et même pour 10 % de celles-ci, une diminution «sensible». Un petit air de déjà vu : l’éclatement de la bulle immobilière des années 2000-2008 était hautement prévisible. Je rigolais doucement en lisant des articles pronostiquant un atterrissage «en douceur»… Toutes les bulles – qu’elles fussent physiques ou spéculatives - ayant vocation à éclater en atteignant la taille critique.

L’article concluant que cette crainte intervient «après deux années d’euphorie»… à l’instar des marchés financiers dopés par la manne publique – pour très peu de temps : les ogres sont très vites repus - hier comme aujourd’hui. Titre fort significatif de l’Humanité du 22 juil. 2011 La zone euro présente son accord sur la Grèce, les marchés exultent... Je ne sais si vous avez souvenance de l’état d’esprit des marchés financiers lors des quelques semaines qui ont suivi le krach du 11 septembre 2008. Aux jours "avec" (le moral au plus haut) succédaient à un rythme effréné les jours "sans", au gré des annonces de subsides… Preuve s’il en était besoin que la Planète finance est totalement et gravement "ouf". Se conduisant exactement comme un psychotique "bipolaire", ce que l’on nommait naguère "psychose maniaco-dépressive" où les épisodes de dépression souvent grave succèdent (moins rapidement toutefois) à des périodes d’agitation euphorique.

Bien avant 2008, nous subodorions comme aujourd’hui l’éclatement des bulles spéculatives sans être bien entendu capables de savoir quand et quel serait le Deus ex machina, sinon que l’endettement des ménages américains (et britanniques) notamment pour l’acquisition de logements dont le prix était bien trop élevé relativement à leur valeur intrinsèque ne pouvait qu’avoir des effets pervers. Et effectivement, ce furent les morgate subprimes qui servirent de mèche au baril de poudre. Demain, sans nul doute le bilan des banques dont nous savons qu’ils sont de la même façon farcis à la dette souveraine des Etats les plus endettés. Les beaux esprits diront que la France est à l’abri, la preuve par les récents «stress tests» que viennent de subir – avec succès - les banques françaises (Flash-Actu du Figaro, 15 juillet 2011).

Ah ! Ah ! ah ! Parlons-en… D’abord, il est plus que probable que comme s’agissant naguère des subprimes, tout ce qui pourrait faire tache est bien soigneusement caché "hors bilan" (filiales, sociétés off-shores ou autres astuces comptables). Ensuite, j’ai lu sur Marianne (n° 744 du 23 au 29 juillet 2011) un article d’Emmanuel Lévy «Des stress tests bidonnés» qui dénonce le fait que l’exposition au risque de la dette souveraine de la Grèce (et sans doute d’un certain nombre d’autres pays européens) n’entrait pas en ligne de compte dans ces tests. C’est donc une véritable fumisterie car là réside incontestablement le danger majeur aujourd’hui.

Dans l’industrie automobile, on trouve des crash-tests destinés à contrôler la sécurité des véhicules. Que dirait-on d’un constructeur qui présenterait pour le subir un prototype super bien équipé mais qu’ensuite il retirât tous ces équipements de sécurité sur les modèles vendus à la clientèle ? :)

Wait and see. Je lis et entends que certains prédisent une nouvelle implosion de la Planète finance à la mi-novembre 2011 (la date précise du 11 novembre étant même parfois avancée). Pour ma part, n’étant ni Mame Soleil ni la Pythie, je sais seulement que cela risque de se produire très certainement à un moment encore indéterminé et indéterminable. Mais qu’à n’en point douter nous vivons sur un volcan. Les choses ne pourront à l’infini rester en l’état. Leurs pseudos remèdes à la petite semaine ne valent pas tripette. Autant mettre une rustine sur un pneu poreux ! :)

J’ai souvenance d’un article déjà fort ancien lu sur E-24 (l’excellent supplément économique de 20 minutes) où le journaliste (Thibaud Vadjoux, s’il m’en souvient) – déplorant la spéculation qui avait repris de plus belle à peine quelques mois après le krach de 2008 – écrivait (en forme de boutade ?) qu’il en arrivait presque à souhaiter un nouveau tsunami financier…

Jusqu’à présent, ni les dirigeants politiques ni ceux des Bourses (elles-mêmes devenues des entreprises !) ni moins encore des banques et autres organismes financiers n’ont pris l’exacte mesure des choses, se contentant de déclarations et promesses sans aucune portée mais continuant à spéculer à tout va quand il eût fallu tout remettre à plat et instaurer une nouvelle régulation réellement contraignante sans possibilité d’échappatoires. Un nouveau Bretton Woods. A la fois monétaire et financier. Je plaide depuis trop longtemps pour le retour à l’étalon-or pour me déjuger parce que Marine Le Pen exprime la même idée. Certes, les dirigeants de Pékin tireraient une sacrée gueule mais l’équilibre des échanges ne saurait admettre qu’ils nous imposent leur yuan dévalué.

Si la Planète finance devait imploser à nouveau, ce serait autrement grave qu’en 2008 car ce ne sont plus seulement de gigantesques entreprises de crédit ou de réassurance qui seraient menacées de faillite et répercuteraient leurs turpitudes à l’ensemble des Bourses et économies mondiales par un effet domino. Elles tiennent dans leurs serres de rapaces la dette souveraine des Etats, y compris prestigieux comme les Etats-Unis. La prochaine étape du séisme à venir est donc la faillite généralisée d’un grand nombre de pays. L’économie réelle n’y saurait survivre - à moins d’envisager de passer sous la férule des agences de notation devenues les maîtres du monde… ultime stade de la globalisation ? – et je ne pense pas que les peuples qui ont déjà tellement souffert depuis 2008 accepteraient d’être une fois de plus sacrifiés sur l’autel des profits.

Serait-ce un nouveau "Big bang" mais inverse de celui des années 80 – initié par Ronald Reagan et Margaret Thatcher – qui a fait voler en éclat toutes les régulations et conduit à la globalisation ultralibérale ? C’est pour l’instant une simple hypothèse. Je me garderais bien de tirer des plans sur la comète. Les bouleversements se produisent à une telle vitesse que ce qui était encore vrai hier ne l’est plus aujourd’hui, et quant à demain... Ce qui est en revanche certain c’est que si cela devait arriver, la mondialisation débridée aurait vécu. A ceux qui ne cessent de la présenter comme mouvement inéluctable, j’ai toujours rappelé que depuis la plus haute Antiquité nous avons toujours connu des phases d’expansion suivies de périodes de repli quelles que furent les causes, fort diverses, de ces accidents de l’histoire.

Je pense que si un tel mouvement de «démondialisation» devait se produire il ne sera certainement pas le fait de la volonté des décideurs politiques et économiques – la plupart n’en voulant absolument pas ! - mais le résultat de la conjonction d’événements et autres hasards. Rien n’étant écrit à l’avance.

Je n’en suis pas moins outrée de lire sous la plume de Pierre Lellouche La fable de la "démondialisation" heureuse (Point de vue publié par le Monde le 6 juillet 2011) que «le rapport Crise et croissance : une stratégie pour la France (à paraître à La Documentation française) que le Conseil d'analyse économique (CAE) vient de me remettre, le 24 juin, apporte une contradiction remarquable aux chantres de la "démondialisation". Ben voyons ! Si vous ne connaissez pas le CAE, sachez que c’est un repaire d’économistes plus ultralibéraux les uns que les autres – qui écrit donc exactement ce que Lellouche veut entendre.

A peu près aussi crédible que Jean-François Copé poursuivant sa croisade contre la primaire PS dont Alain Auffray relatait dans Libération (22 juin 2011) qu’il interrogea le Ministre de l’intérieur lors d’une session de questions à l’Assemblée nationale… Des comparses ! Que voudriez-vous que lui réponde Claude Guéant ? Sinon que "la primaire PS pose un problème grave" (L’Express, 21 juin 2011). Quand les dialogues sont ainsi écrits à l’avance, on nomme cela cinoche ou théâtre. Dommage que les auteurs fussent aussi nuls ! :)

J’en reviens donc à Claude Lellouche. Nous savons depuis belle heurette que la fable de la «Mondialisation heureuse» selon l’inepte Alain Minc n’aura apporté que du sang et des larmes à toutes les populations, aussi bien des anciens pays industriels que nouveaux – les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) - dont il fait l’éloge aussi dithyrambique que stupide : quid des conditions de vie de leurs populations ? Sans même parler des pays plus pauvres où bien souvent la population n’a même pas accès à l’eau potable, les soins n’en parlons pas ! En n’ayant garde d’oublier l’état de la planète, complètement dévastée.

Je ne vous donnerais que le paragraphe initial de sa démonstration «Au fond, le CAE nous livre un premier enseignement frappé au coin du bon sens : sauf à accepter le déclin, la France n'a pas d'autre choix que de partir à la conquête de la croissance dans le monde réel, celui de l'économie globalisée de ce début de XXIe siècle, en se reconstruisant une santé industrielle et une capacité à l'export». Paraphrasant Brigitte Fontaine : «Ah ! le vieux discours». Répété ad nauseam. Nous n’aurions le choix que de nous soumettre – «s’adapter» disent-ils - ou périr. Quant à la «reconstruction d’une santé industrielle», laissez-moi rigoler. Depuis 4 ans et nonobstant toutes ses promesses Nicolas Sarkozy n’a eu de cesse de brader le peu d’industrie qu’il restait et devait avoir piscine quand les usines déménageaient. «Le coin du bon sens» en manque désespérément. :)

Gérard Longuet devait enfoncer le clou en allant même plus loin dans l’expression du mépris : "la démondialisation, c'est ringard" selon une interview donnée aux Echos et rapportée par Europe 1 le 7 juil. 2011. Pour ma part, je trouverais bien plutôt que c’est la mondialisation qui est devenue du dernier ringard. 30 ans d’ultralibéralisme ayant fait plus que la preuve de son extrême nocivité. Ayant pu accéder au texte de l’interview donnée à Pierre-Alain Furbury le 7 juillet 2011 pour Les Echos, je constate d’une part que la phrase complète est «La démondialisation, c'est ringard et irresponsable» - cela a son importance – et qu’il s’agit d’un très court passage au sein d’une revue d’ensemble de toutes les questions de société qui agitent l’UMP. Il répondit ainsi à la question : «Que pensez-vous des débats sur la démondialisation» ?

«C'est l'expression même d'une nostalgie française complètement ringarde, irréaliste et irresponsable. C'est croire que la France, demain, peut s'exonérer d'être un maillon dans un système mondial. La force de la France est d'avoir toujours su trouver une forme d'organisation qui l'avantageait dans un monde ouvert. Si la France récuse la mondialisation, elle s'isole et perd son pouvoir. C'est fort de cette conviction que notre pays, avec Jacques Chirac et désormais Nicolas Sarkozy, est porteur d'un projet : celui d'une mondialisation régulée. S'il n'est pas certain qu'il soit victorieux, le combat est engagé et il mérite d'être mené».

Encore faudrait-il savoir si la France a encore quelque pouvoir qui soit dans le concert des nations et tout particulièrement en économie. A mon avis, la réponse est «non». Nous sommes devenus un «maillon» extrêmement faible…Quand bien même Nicolas Sarkozy plastronnerait-il comme toujours. Son influence dans les instances internationales est proche du zéro absolu. Ses rodomontades contre les financiers, la nécessité de réguler – comme s’il s’en souciait réellement ! – amusent la galerie, n’émeuvent personne et n’attirent qu’une attention polie. «Cause toujours, tu m’intéresses». La meilleure preuve étant la conclusion même de Gérard Longuet : la victoire est loin d’être au bout du G20…

D’un libéral UMP, cela ne me surprend guère. En revanche, je suis fort en colère en lisant sur 20 minutes (24 juillet) que Manuel Valls attaque Montebourg et son concept «ringard» et «réactionnaire» de la «démondialisation», quand bien même ne voterais-je ni pour l’un ni pour l’autre à la primaire. Surprise ? Pas vraiment. Manuel Valls qui aura bouffé à tous les râteliers des écuries présidentielles au gré de ses fort grandes ambitions et des chances respectives des un(e)s et des autres est beaucoup plus libéral et franchement réac que socialiste. Une sorte de petit Sarkozy.

Sur la photo accompagnant l’article, la ressemblance est d’ailleurs frappante. Je ne saurais dire ce qui l’exaspère mais c’est le même gonflement de la lèvre supérieure et les lèvres pincées que l’on voit depuis déjà un certain temps à Nicolas Sarkozy et le regard aussi peu amène. Un joli concentré de haine recuite.

Il ose prétendre que la démondialisation serait «un retour aux années 80» ! Je ne saurais dire ce qu’il en a retenu – il n’avait que 18 ans en 1980 ! alors que j’en avais 33 et déjà 15 ans d’activité professionnelle, plus un grand intérêt fort ancien pour la chose politique et l’économie. Lors même que c’est précisément de cette époque que datent les premières offensives ultralibérales et que la France devait déjà lutter – sans beaucoup d’espoir - contre les importations à bas coût – alors qualifiées de «contrainte extérieure» - provenant notamment des pays que l’on nommait «Les Dragons asiatiques». Et que se continuait la «casse» de l’industrie, notamment sidérurgique, amorcée dès 1975 sous le prétexte de liquider les «canards boiteux». Et de «dégraisser»(sic !) les effectifs.

Si encore, il s’était référé, avec plus de justesse, aux «30 glorieuses» ! Avec son pseudo modernisme Manuel Valls n’est donc pas plus crédible que Nicolas Sarkozy, Pierre Lellouche, Gérard Longuet et tous ceux qui veulent nous faire avaler de force la purge ultralibérale. Comme celle du Purgon de Molière (ou son modèle : Fagon, le médecin de Louis XIV) qui, avec les saignées et autres clystères laissaient le malade mourir... guéri. Aujourd’hui le corps social s’insurge contre ces remèdes économiques barbares qui lui restent en travers de la gorge.

Pour en finir avec l’interview de Gérard Longuet et le reste des sujets abordés, sans entrer dans les détails, je constaterais qu’il se félicite de la place donnée à la famille libérale et à ses propositions (il défend bien entendu la proposition d’Hervé Novelli sur les 35 heures… Ils partagèrent les mêmes engagements à l’extrême droite) tout en regrettant que Nicolas Sarkozy n’ait pu engager toutes les réformes libérales à cause de la crise financière et du plan de soutien à l’économie… La priorité des priorités étant pour l’avenir que l’impôt ne finançât plus le «non travail»… Sur la même ligne donc que Laurent Wauquiez demandant il y a peu que les personnes recevant les minima sociaux (qui portent bien leur nom !) soient astreintes à 5 heures de travail non rémunéré au profit des collectivités publiques et que la totalité de leurs revenus ne puisse dépasser 75 % du SMIC.

Les chômeurs, bénéficiaires du RSA et autres laissés-pour-compte sauront à quoi s’en tenir… Pas question d’enlever un rang ou même une perle ou un diamant aux colliers de la "Bête en cour" ou ses semblables pour la survie des salauds de pauvres. Non mais, quoi ! Le "maux d’ordre" de l’ultralibéralisme : «Faire payer les pauvres».

Nous n’avons plus droit qu’à l’Etat-Pénitence . Rassurez-vous les multimilliardaires fort amis de Nicolas Sarkozy sont les véritables véritables "assistés" de l’Etat-Providence. J’avais aperçu des titres informant que Bernard Arnault (LVMH) - l’homme le plus riche de France -avait été élevé le 14 juillet 2011 au grade de commandeur de la Légion d’honneur dont tout le monde sait, notament depuis l’affaire Woerth-Bettencourt, que Nicolas Sarkozy la distribue très facilement aux généreux donateurs du 1er cercle de l’UMP. Je n’avais pas exploré les articles de peu d’intérêt. Mais je suis tombée sur une petite perle de Libération Fouquet’s party (23 juillet 2011) où Grégoire Biseau s’intéresse "aux commensaux fortunés du banquet présidentiel sur les Champs-Elysées, le 6 mai 2007". Depuis, comme il le souligne, «le Fouquet’s est devenue une marque déposée pour railler l’affairisme en Sarkozie» ce dont l’Elysée aimerait aujourd’hui se défaire à tout prix… Trop tard !

«La bande du Fouquet’s» ? L’Elysée n’aimerait pas le terme… Ce n’est pas le pire parmi ceux dont j’userais volontiers. Tout le gratin des grandes fortunes qui ont fait main basse sur l’économie. Je vous livre la liste (sans commentaires) et je ne peux que vous conseiller de lire l’article. Vous verrez que l’on y grenouille ferme pour obtenir des marchés, des postes, des prébendes. Ils sont loin d’être tous amis, souvent rivaux.

Retenez leur nom, vous les retrouverez souvent dans la presse. A la rubrique économique. Ils sont souvent du voyage quand Nicolas Sarkozy joue le VRP pour défendre leurs intérêts à l’étranger (malheureusement la plupart des "contrats du siècle" font pschitt) et parfois dans celles des "affaires & scandales". Tous ont été largement remerciés – renvois d’ascenseur – mais certains estiment que Nicolas Sarkozy n’en fait pas assez pour eux. Gloutocrates…

"Il n’en manque quasiment aucune à part peut-être Arnaud Lagardère (excusé) et François Pinault (rayé puisque ami historique de Jacques Chirac). Sinon, ils sont tous là : Martin Bouygues, Vincent Bolloré, Bernard Arnault, Serge Dassault, Albert Frère… Sans compter une brouette de patrons influents : Henri Proglio (à l’époque président de Veolia), Stéphane Courbit (ex-patron d’Endemol et investisseur tous azimuts), Patrick Kron (Alstom), Alain Minc (patron de lui-même et conseiller de presque tous les autres), Nicolas Bazire (numéro 2 chez LVMH)"...

Malgré sa nouvelle breloque, il m'étonnerait que Bernard Arnault puisse être une quelconque "statue du commandeur" pour Nicolas Sarkozy. Il lui faudrait une morale rigoureuse.

Bonne lecture !


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