Je fuis le monde qui me craint.
Je crains les autres qui me trouvent méprisant.
Je vis ce qui en images ou en mots les horrifie, dont ils détournent les yeux pour ne pas y penser.
Je le vis tous les jours, je porte mes tripes en main, mais c’est moi qui fais peur.
Les gens disent « suis-je en danger? », « faut-il les enfermer? », « comment les reconnaître? ».
Je suis un mythe des temps modernes, mais c’est moi qui suis en danger, c’est en moi que je suis enfermé, c’est moi qui ne reconnais plus le monde.
Oui, j’ai peur des gens qui ont peur de moi. Et la société a peur de moi qui ai peur d’elle, parce que je suis schizophrène.
Je suis un blessé debout, et le sang que je perds reflète une image de mort dans les yeux de celui qui ne me regarde pas, qui ne regarde que l’assassin qu’agite les médias.
Filed under: Réflexions personnelles