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IN BRUGES (Bons baisers de Bruges) (Martin McDonagh-2008)

Par Actarus682

http://moviereviews.allmyblog.com/images/moviereviews/1_20110412_013841.jpgSorti dans une indifférence quasi-générale au début de l'été 2008 (la période estivale, rappelons-le, étant mortelle pour tout long-métrage non-estampillé blockbuster), In Bruges s'impose pourtant comme une oeuvre d'une singularité remarquable, à l'atmosphère unique, qui investit le film de gangsters pour en tordre les ficelles et en faire suinter une sève où la tristesse des personnages nimbe l'intégralité du métrage.

Narrant la fuite forcée de deux tueurs à gage dans la ville de Bruges suite à la bavure de l'un d'entre eux, le film s'évertuera à dépeindre avant toute chose l'insondable tristesse et la mélancolie palpable de ses personnages, notamment de celui interprété par Colin Farrell, qui trouve ici son meilleur rôle.

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In Bruges, exceptionnel film d'atmosphère, s'impose comme une oeuvre véritablement sensorielle, d'une émotion bouleversante (la musique de Carter Burwell, d'une somptuosité et d'une beauté à pleurer, fait chavirer l'âme à chacune de ses notes), et d'une splendeur plastique remarquable. Par ailleurs, le sublime décor de Bruges (après avoir vu le film, impossible de ne pas avoir envie de boucler ses valises et de monter dans le premier train pour découvrir la ville), participe pleinement de cette mélancolie, et n'est ni plus ni moins que le reflet de l'état intérieur de ses personnages. Une ville où le temps semble s'être arrêté, et dans laquelle la beauté (des monuments / de l'âme) le dispute à la mélancolie (de ses canaux, de ses ruelles / des protagonistes). Un effet de miroir que veut fuir le tueur interprété par Colin Farrell alors que son comparse (Brendan Gleeson, tout en finesse de jeu) se le coltine courageusement.

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Par ailleurs, In Bruges fait également la part belle à l'humour décalé. On y croisera ainsi un nain raciste, un skinhead borgne, un commanditaire (parfait Ralph Fiennes) soucieux du bonheur de ses sbires avant leur exécution, et un Russe adepte des alcôves. Un décalage total dans la caractérisation des personnages secondaires contribue ainsi à faire baigner tout le film dans un univers en marge, où le rêve semble prendre le pas sur la réalité (l'épisode du film dans le film est là pour en attester). Le long-métrage se situe de fait en permanence à la lisière du fantastique, larguant les amarres du genre qu'il investit pour prendre le large et naviguer vers des horizons insoupçonnés.

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http://collider.com/uploads/imageGallery/In_Bruges/in_bruges_movie_image_ralph_fiennes__1_.jpg

Pour celles et ceux qui seraient passés à côté de cette perle rare, In Bruges se doit d'être découvert de toute urgence, tant sa singularité, son atmosphère, son décalage constant et la beauté de sa mise en scène l'inscrivent comme l'un des films les plus surprenants de ces dernières années.


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