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Hey, Nostradamus

Par Lonesloane

De Douglas Coupland

Hey, Nostradamus
2003, dans un lycée quelque part au Canada, un matin ordinaire, et pourtant il y a un massacre. Trois jeunes types se déchainent à l’arme automatique sur leurs « camarades » de classe pour on ne sait quelles raisons obscures. Il seront nombreux à mourir, Cheryl Anway fera parti des jeunes gens mortellement touchés.

A ce moment du récit, on pourrait légitimement commencer à se dire : « et paf, c’est reparti pour une énième histoire de massacre à l’américaine avec pour toile de fond le mal-être d’une jeunesse désabusée ». Eh bien oui, il y a un peu de ça, mais Douglas Coupland, plutôt que de plonger dans une sorte de sentimentalisme désuet, nous offre ici un petit bijoux dont lui seul a le secret.

Quatre points de vue, quatre ressentis, quatre visions du monde très différentes. Cheryl, elle va mourir, elle le sait, pourtant elle fait calmement le point sur sa vie. Jason, dix ans après, il était secrètement marié à Cheryl et reste dévasté. Heather, la femme de Jason. Reg, le père de Cheryl, inébranlable dans sa foie religieuse.

On est balancé comme des pantins d’un protagoniste à l’autre durant tout le récit, l’auteur nous permettant d’entrer dans l’intimité la plus profonde de chacun d’entre eux, c’est réellement troublant. Au bout du compte, on ressort bouleversé de cette lecture, il me semble qu’elle a le pouvoir de nous emmener au plus profond de nous même, dans des régions qui nous semblaient jusque là inexplorables.


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