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Revue Décharge, n° 150 et n° Hors-Série (par Alain Helissen)

Par Florence Trocmé

Décharge 150 Avec ce numéro 150, Décharge atteint 30 ans d’âge. Peu de revues de poésie peuvent s’honorer d’une telle longévité. Pour autant, le parcours de Décharge n’a pas été celui d’un long fleuve tranquille. Et, sans doute, la ténacité de Jacques Morin, épaulé par ses fidèles lieutenants Claude Vercey et Alain Kewes, a-t-elle contribué à la réussite de l’entreprise. Mais c’est aussi la formule même de cette revue qui a pu séduire et fidéliser un lectorat, comme un programme alléchant où chacun trouve chaussures à ses pieds (de vers). Pour ma part, c’est l’apport de chroniques variées qui constitue l’originalité de Décharge, ces tribunes libres octroyées à Georges Cathalo, Rüdiger Fischer, Mathias Lair, Jean-Louis Jacquier-Roux et Louis Dubost, tous éminents acteurs, depuis longtemps, de la scène poétique contemporaine. Avec Claude Vercey et ses « ruminations », ils contribuent à faire de la revue un lieu d’échanges et de partage, une plate-forme vivante là où d’autres revues se contentent d’exposer une suite de poèmes sans commentaire ajouté. Décharge hors série Le « menu Décharge » comprend aussi, il faut le souligner, des spécialités étrangères et cette prospection poétique hors frontières élargit avec bonheur le champ hexagonal. 
Ce trentième anniversaire se devait d’être célébré à sa juste dé-mesure. Suivant de près la 150ième livraison, un numéro hors-série a vu le jour. Confié à Georges Cathalo avec l’aide de Claude Vercey, d’Alain Kewes et de Catherine Mafaraud-Leray − la préposée aux illustrations −, il surprend d’emblée en accueillant pour la première fois des photographies, en l’occurrence des portraits saisis sur le vif par Sabine Weiss. Claude Vercey aborde à la suite la question de la survie des revues, étayée par un entretien avec Roger Gaillard, cheville ouvrière de l’imposant annuaire des revues « ARLIT », remis à jour en 2010. Le constat global indique une érosion continue des revues de poésie, les disparitions dépassant les créations. Rüdiger Fischer présente des inédits de six poètes allemands. Jacques Morin a posé trois questions à treize auteurs ou simples lecteurs de Décharge. L’un des auteurs fétiche de la revue, Jean-Paul Klée, est l’unique poète français présent, au travers de larges extraits de « Bonheurs d’Olivier Larizza », paru récemment aux éditions des Vanneaux. Si Décharge n’est pas représentative de tous les courants de la création poétique actuelle, elle demeure néanmoins l’un de ses principaux carrefours. Je lui souhaite de ne pas s’arrêter en si bon chemin. Bon anniversaire ! 
 
[Alain Helissen] 
 
Décharge N°150 et Décharge Hors-Série : 130 p. et 6 € chacun 
site de la revue 


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