Une soirée d’exception avec le Musica Decameron de l’Ensemble Anonymus et le Jour « J » pour Le Rossignol et autres fables

2 août 2011
(N° 2011-31)

L’Ensemble Anonymus
(De gauche à droite) : Claude Bernatchez, Michel Angers, Anne-Marie Forest,
Catherine Élisabeth-Loiselle, Isabelle Plaisance et Peggy Bélanger

Répondant hier à l’invitation du Festival d’opéra du Québec, les lyricomanes de la capitale nationale ont rempli la magnifique chapelle du Musée de l’Amérique française pour assister à un événement à la fois original et innovateur. En donnant l’occasion à l’Ensemble Anoymus de présenter une transposition musicale des contes du Décameron issus d’un recueil publié par Giovanni Boccacio au XIVe siècle, la direction du festival faisait œuvre de pédagogie et incluait une dimension musicologique à son premier festival. L’âme dirigeante de l’Ensemble Anonymus, Claude Bernatchez, introduisait d’ailleurs le concert en évoquant l’influence qu’a pu exercer la musique composée durant le Trecento italien (les années 1300) sur l’opéra dont on dira qu’il naîtra quatre siècles plus tard avec les premières œuvres du répertoire lyrique attribuées à Jacopo Peri (Dafne, 1597), Giulio Caccini (Orfeo, 1602) et (Claudio Monteverdi (Orfeo,1607). Il rappellera en outre que l’écriture musicale de compositeurs comme celle de Francesco Landini sera précurseure du bel canto italien.

Cette démonstration a d’ailleurs été faite par les trois chanteuses qui ont prêté leurs voix aux illustrations sonores résultant des arrangements de Claude Bernatchez et chanté la musique Ghirardello da Firenze, Ncoolo da Perugia, Jaocpo de Bologna, Donato de Firenze, Andrea Stefani. Si les voix de l’alto Catherine-Élisabeth Loiselle et de la mezzo-soprano Isabelle Plaisance sont belles et contribuent  à assurer l’exigeante cohésion vocale que requièrent ces musiques du XIVe siècle, la prestation de la soprano Peggy Bélanger est particulièrement émouvante et sa voix claire et cristalline révèlent une musicalité hors du commun. Cette musicalité est particulièrement affirmée tout au long du concert, mais particulièrement dans l’une des dernières, la ballata I’ priego d’amor de Francesco Landini. La partie instrumentale était assurée par l’organiste Anne-Marie Forest, le luthiste Michel Angers et Claude Bernatchez était à la vielle et aux percussions. L’habile direcition musicale de ce dernier ainsi que les présentations que celui-ci a offert des dix tableaux de la soirée ont fait de ce concert un grand moment musical révélé en outre par une audition exceptionnellement attentive du public réuni à la Chapelle du Musée de l’Amérique française.

Pour ceux et celles qui n’ont pu assister à ce moment privilégié de musique, Espace-musique  diffusera le concert dans le cadre de l’émission Soirées classiques d’été le 9 août 2011 à compter de 20 h. Ilion est à espérer que la pérennité de ce concert soit également assurée par la parution d’un disque qui viendrait ainsi enrichir la belle discographie de l’Ensemble Anonymus dont vous pouvez prendre connaissance en cliquant ici.

En échangeant avec Peggy Bélanger et Michel Angers après le concert, j’ai été informé de la parution d’un disque où les deux artistes interprètent la musique de compositeur italien Bernardo Ferrari. Sous le titre Amanti, io vi so dire,  le disque permet d’entendre principalement des pièces de Benedetto Ferrari, mais également d’Alessandro Piccinini, de Bellerfonte Castaldi et de Girolamo Viviani. Michel Angers y accompagne Peggy Bélanger au théorbe cette fois-ci et le disque a été fort bien accueilli, comme en fait foi la critique très élogieuse d’Eduardo Torrico qui, dans son commentaire du 30 décembre 2010 paru dans la revue espagnole Diverdi, écrit : « La voz de Bélanger es un prodigio en el que se funden su natural belleza y una dicción cuasi perfecta » (La voix de Bélanger est un prodige en ce qu’elle Je vous invite également à lire le compte-rendu publié le 15 juin 2011 dernier sous la plume de Bertii von Boer dans le numéro 6 du volume 34 (Juillet-août 2011) de Fanfare Magazine (The Magazine for serious Record Collectors) que vous pourrez lire en cliquant ici. Le disque peut être téléchargé à partir de sites Archambault, Amazon et iTunes. Et de la lecture d’un article consacré au disque sous le titre « Peggy Bélanger et Michel Angers réunis sur un album », je crois comprendre qu’il peut aussi être commandé par courriel auprès de la soprano elle-même à l’adresse peggy.belanger.soprano@gmail.com

Le jour « J » pour Le Rossignol et autres fables

C’est le jour « J » pour l’événement-phare du premier Festival d’opéra de Québec et la première de l’opéra Le Rossignol et autres fables d’Igor Stravinsky dans la mise en scène de Robert Lepage. La répétition générale a eu lieu hier et vous retrouverez des très belles photographies sur la page Facebook de l’Opéra de Québec en cliquant ici. Hier, j’ai rencontré Aude Albigès qui assure la coordination technique de la production et qui m’a appris des choses fascinantes sur la production de Robert Lepage à laquelle elle est associé depuis ses débuts en 2008. Cette rencontre aura un prolongement mercredi et je vous rapporterai la teneur de nos échanges et sur l’un des multipes métiers de l’opéra dont elle s’acquitte, selon le directeur Grégoire Legendre, avec un professionnalisme hors du commun dans le prochain numéro de ce blogue.

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Je compte aller entendre un concert dans la série Musique en plein air ce midi… dont on peut penser qu’il aura lieu à l’intérieur de la Maison Hamel-Bruneau en raison des orages qui sévissent ce matin à Québec. Et si ces orages cessent et la température le permet, La Brigade lyrique reprendra du service aujourd’hui. Elle sera au Parc de l’Amérique française à 12 h et sur l’avenue Myrand à 17 h. Pour des détails sur les œuvres au programme de ces deux concerts, vous pouvez cliquer ici.

Je vous souhaite une bonne suite de festival et une agréable journée…lyrique!