The Trip de Michaël Winterbottom

Bienvenue dans un voyage dans le nord de l'Angleterre où les paysages romantiques ont accueilli quelques uns des plus grands auteurs de la littérature anglaise. Des paysages solitaires qui conviennent parfaitement à Steve Coogan, un acteur quelque peu has been et qui le sait. Bienvenue dans une virée gastronomique qui n'en a que le nom tant les deux acteurs s'affrontent, rivalisent dans des imitations de Michaël Caine, Al Pacino (et d'autres que l'on ignore quand on n'est pas anglais) en oubliant les mets succulents que leur servent des restaurants haut de gamme. (Et l'on découvre accessoirement dans ce film que l'on mange bien dans ce pays contrairement à ce que véhiculent les clichés.) Mais ils s'en moquent préoccupés qu'ils sont par l'affrontement de leur ego, se lançant des vacheries bien senties. Le plus féroce étant Steve Coogan, sur le déclin mais au fond si pathétique quand il tente d'imiter son "ami" dans la salle de bains. Pathétique car il en est arrivé là: sa carrière décline et lui avec.  Pour exister, pour survivre, il imite. C'est un séducteur invétéré qui goûte les femmes comme les plats. Son histoire avec Mischa patine. Il se trouve dans une impasse. C'est un homme qui, au fond, est seul. Son comparse, car on ne peut parler d'amitié dans ce road-movie, mène une vie plan-plan mais il est heureux. Il est aussi le plus humain des deux.

Ce film est un peu longuet, voire répétitif. Il reste néanmoins très plaisant car intimiste et profond malgré les sourires acides qu'il arrache au spectateur.