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Betty et ses filles

Publié le 04 août 2011 par Lorraine De Chezlo
BETTY ET SES FILLESde Cathleen SchineRoman - 315 pagesEditions Phébus - mai 2011
Alors qu'elle est âgée de soixante-quinze ans, Betty voit son mari Joseph demander le divorce pour refaire sa vie avec une jeune femme dénommée Félicity. Difficile à digérer, d'autant qu'elle se retrouve sans ressources. Alors, avec ses deux grandes filles, Annie et Miranda, elle se réfugie dans un modeste cottage du Connecticut, pour vivre une période délicate, tantôt morose, tantôt tendre... Alors qu'elle se considère plutôt veuve que divorcée, elle observe ses filles, elles aussi subissant les drames de l'amour non réciproque...
Betty et ses filles m'est apparu comme un roman léger, futile par ses mondanités, par les soirées familiales bavardes, par l'importance portée aux états d'âme de ces trois femmes délaissées. Ton un peu futile et lecture un peu longuette au départ. Et ensuite, une fois la moitié du roman atteinte, un sincère attachement aux personnages se fait. Annie et Miranda, déçues en amour, Annie loin de ses fils, Miranda faisant face à un échec de sa carrière d'agent littéraire, arrivent à émouvoir. Entre elles, il y a bien sûr de la fraternité, de la tendresse, mais aussi des maladresses, des incompréhensions, des rivalités rampantes, de l'inquiétude.
Extrait :"Annie aurait préféré ne pas assister à cette scène. Cela signifiait des angoisses en perspective. Elle s'était toujours inquiétée pour Miranda. Même quand Miranda se trouvait au sommet, Annie avait gardé un oeil sur sa soeur cadette. Un reste d'enfance - la responsabilité de sa soeur, qui exigeait tant et semblait monopoliser l'essentiel de l'affection de leurs parents. C'était également une forme de pouvoir pour Annie, moitié protection, moitié supériorité, qui se traduisait par une attitude protectrice un peu guindée. Si Annie ne veillait pas sur Miranda, quel autre rôle pouvait-elle jouer ? Seul convenait le ressentiment. Or le ressentiment était un sentiment inconfortable. Annie aimait Miranda, jugeait impossible de ne pas l'aimer, et elle avait découvert très tôt une manière de l'aimer en toute dignité : l'inquiétude."
L'auteure se plaît ainsi à gratter le vernis de cette famille juive bourgeoise américaine, en la confrontant à cette implosion soudaine : un divorce qui sonne comme la volée en éclat d'une vie digne, aisée et confortable. Cathleen Shine a voulu une fin de roman qui bouscule encore plus la bienséance bourgeoise, mais elle ne convaincra pas tous les lecteurs. Et puis, ce petit piment n'arrive-t-il pas un peu trop tard pour être vraiment crédible ?Une lecture en mi-teinte, avec un peu trop de personnages à mon goût pour que je puisse m'attacher à cette famille chamboulée. ____(merci à Ys et NewsBook)
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