La leishmaniose est une maladie liée à la présence dans le sang d'un protozoaire microscopique du genre Leishmania transmis par la piqûre de phlébotome. Elle est présente partout dans le monde, et affecte aussi bien les humains qu'un certain nombre d'espèces animales.
En France et en Europe, la leishmaniose est essentiellement due à Leshmania infantum ; elle est concentrée sur le pourtour méditerranéen et concerne principalement l'espèce canine. Un certain nombre de cas sur les chats et les chevaux ont été décrits en Espagne et au Portugal. Plus récemment plusieurs cas de leishmaniose cutanée dues à L. sp. Siamensis -espèce encore inconnue- ont été décrits sur des chevaux suisses et allemands. Dernièrement (Veterinary Parasitology Janvier 2010), le premier cas bovin de leishmaniose cutanée a été décrit en Suisse.
Une vache Brune de 7 ans a été présentée à un praticien en avril 2009 parce qu'elle présentait des lésions cutanées prurigineuses de type ulcéreuse de 1 à 10 cm de diamètre sur les naseaux, la mandibule inférieure, les membres, la mamelle et à la base des oreilles. La vache était en bon état général et au 7è mois de sa 5è gestation. Elle était seule à présenter ces lésions parmi 7 autres congénères. Cet animal a été acheté à l'âge de 3 ans dans une ferme voisine de 20 km où elle était née. Elle est donc restée toute sa vie dans la région de Zurich à 900 mètres d'altitude.
Après de nombreux examens (histologie des lésions, sérologies, PCR, cultures in vitro...) la leishmaniose a été mise en évidence. Les symptômes sont relativement proches de ceux observés chez les chiens atteins de leishmaniose cutanée, même si quelques différences peuvent être notées. L. sp. Siamensis, trouvé chez les chevaux suisses et allemands, qui a été identifiée chez cette vache. Ce variant avait été isolé une fois chez un patient thaïlandais atteint de leishmaniose viscérale. La vache n'ayant jamais voyagé auparavant, cette infection doit être considérée comme un cas autochtone sporadique. Les autres vaches du troupeau ont été négatives aux test sérologiques. L'hypothèse d'un événement immunosuppresseur concomitant a été posée, probablement la gestation. En effet, suite à la mise-bas les symptômes ont régressé. De plus, des cas de juments gestantes atteintes ont été rapportés et leurs symptômes ont également régressé suite à la mise-bas. Des recherches sont encore à effectuer sur la transmission de la maladie, le vecteur et les hôtes potentiels, mais il est fortement suspecté que la leishmaniose récemment décrite sur les chevaux soit passée chez les bovins.