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La Rêveuse d'Ostende de Eric-Emmanuel SCHMITT
Publié le 04 août 2011 par MelisendeLa Rêveuse d'Ostende
de Eric-Emmanuel SCHMITT
(Lecture Commune)
Albin Michel,
2007, p. 311
Première Publication : 2007
Pour l'acheter : La rêveuse d'Ostende Éric-Emmanuel Schmitt, né le 28 mars 1960 à Sainte-Foy-lès-Lyon en France, est un dramaturge, nouvelliste, romancier et réalisateur franco-belge.
D'autres Livres de l'auteur :
♣ La Part de l'autre♣
Les avis des autres participants à la LC :
Amimaginaire♣Bluverbena♣Kactusss♣Korto
Mon Résumé : '
« La rêveuse d’Ostende » est le titre de la première nouvelle du recueil. Dans ce texte (le plus long des cinq), un auteur prend des vacances à Ostende pour oublier un chagrin d’amour. Il loge chez une vieille femme en fauteuil qui, derrière ses airs fragiles et froids, cache un passé ardent, qu’elle hésite puis décide finalement de lui raconter. Mais n’est-ce pas trop romanesque pour être vrai ? Et si finalement, cette éternelle vieille fille entourée de livres, avait seulement rêvé cette vie ?
Avec « Le crime parfait », Eric-Emmanuel Schmitt nous met en présence d’une femme qui tue son mari, persuadée depuis trois ans, à cause de bavardages, qu’il la trompe. Alors que le couple a vécu des dizaines d’années en parfaite harmonie, son imagination lui fait tout remettre en question et commettre le pire…
La troisième nouvelle du recueil, baptisée « La guérison », met en scène Stéphanie, jeune infirmière de 25 ans mal dans sa peau, qui, grâce à la rencontre d’un malade bien particulier, va apprendre à s’aimer…
Un vieux professeur intolérant redécouvre, dans « Les mauvaises lectures », le pouvoir de l’imagination en tombant justement dans ce qu’il qualifie de « mauvaise lecture », c’est-à-dire un best-seller écrit pour occuper les femmes seules. Voilà qu’il ne peut plus lâcher le thriller dont l’héroïne, se sentant de plus en plus proche de l’héroïne…
La dernière nouvelles (et la plus courte), « La femme au bouquet », raconte la découverte du narrateur, Eric, sur le quai de la gare de Zurich. Il se rend compte qu’une vieille femme avec un bouquet de fleurs attend chaque jour sur le quai, depuis plus de quinze ans. Qui est-elle ? Qui attend-elle ?
Mon Avis : '
D’Eric-Emmanuel Schmitt, je n’avais lu jusqu’alors que La Part de l’autre, que j’avais apprécié. C’est lors d’un vide-grenier en octobre dernier que j’ai trouvé La Rêveuse d’Ostende pour une poignée de centimes d’euros. Pas pressée de le lire, j’ai passé ces derniers mois à l’observer dans ma PAL sans me décider à l’en sortir. Et puis, une LC s’est organisée sur Livraddict, alors j’ai profité de l’occasion.
Avant de découvrir le « sommaire », je n’avais même pas compris qu’il s’agissait d’un recueil de nouvelles. Je ne suis habituellement pas fan de ce court format, mais cette fois, je suis assez enthousiaste. Toutes ne sont pas au même niveau à mon goût, mais je les ai toutes plus ou moins appréciées.
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La longueur des nouvelles varie entre 12 (« La femme au bouquet ») et 110 pages (« La rêveuse d’Ostende »), les trois autres tournant aux alentours de la cinquantaine de pages. Avec le nombre de mots, c’est aussi la qualité des textes qui varie. Même si j’ai globalement aimé toutes les histoires rassemblées dans ce recueil, j’ai eu une préférence pour les deux premières (celle qui donne son titre à l’ouvrage et « Le crime parfait »). Les trois autres ne m’ont pas particulièrement déplu, mais possèdent toutes un élément, au moins, qui m’a gênée. La personnalité du professeur pour « Les mauvaises lectures » m’a agacée bien que le message du texte et sa chute m’aient plu. En revanche, si j’ai globalement apprécié le développement de « La guérison » et son héroïne, c’est, cette fois, la dernière page qui m’a déçue. Quant à « La femme au bouquet », même si j’ai trouvé le thème très joli, la brièveté du texte m’a laissée sur ma faim !
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Grâce à ces cinq nouvelles, l’auteur revient sur les thèmes de l’imagination et de l’amour. Les écrivains et les femmes ont une place privilégiée dans ces histoires, j’ai aimé les suivre. J’ai apprécié la mise en scène des thèmes, la façon qu’a Eric-Emmanuel Schmitt de faire réfléchir le lecteur tout en douceur sur le pouvoir de l’imagination dans une vie, sur celui de l’amour… Et d’autres questions sont également posées, comme par exemple celles-ci : qu’est-ce qu’une bonne lecture, un bon ouvrage ? Et si je n’avais pas eu vent de telle rumeur, aurais-je agi différemment ? Des histoires simples mais pleines d’émotions et de réflexions.
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Je redoute souvent les textes courts car j’ai l’impression de ne pas avoir le temps de m’imprégner assez de l’histoire et d’apprendre à connaître les personnages. Ici, si j’ai ressenti un petit manque avec la dernière nouvelle, les autres m’ont paru complètes et équilibrées. La nouvelle est un exercice difficile puisqu’il faut en dire assez sans noyer le lecteur sous les informations ; et Eric-Emmanuel Schmitt maîtrise bien l’exercice, à mon goût. Ce que j’ai surtout aimé, plus que les intrigues, ce sont les personnalités de ses personnages, auxquels il parvient à insuffler la vie, en si peu de mots…
Au niveau de la plume en elle-même, que dire si ce n’est que c’est fluide et très abordable ? Je n’ai ni noté une grande poésie dans le style, ni une complexité ; j’ai juste apprécié, tout en douceur. Et c’est bien le plus important !
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Cette deuxième expérience concluante avec Eric-Emmanuel Schmitt me donne envie de découvrir l’auteur plus avant. On m’a déjà conseillé certains de ses autres titres, j’espère les trouver d’occasion.
Les Petits [ + ] : Cinq histoires différentes : une nouvelle « romantique », une autre plus policière, une troisième dans un hôpital… il y en a pour tous les goûts ! Les thèmes de l’imagination et de l’amour, joliment mis en scène. Des personnages qui prennent vie facilement malgré la brièveté des textes. La plume, fluide et abordable. « La rêveuse d’Ostende » et « Le crime parfait », à lire en priorité !
Les Petits [ - ] :La qualité des nouvelles est un peu inégale, les trois dernières, bien qu’intéressantes, m’ont semblé moins « maîtrisées ». Un peu déçue par la chute de « La guérison » et par la brièveté (12 pages) de « La femme au bouquet » qui m’a franchement laissée sur ma faim !