Il y a des choses singulières dans le journal de jeunesse de Stendhal. Une obsession de sentir, par exemple. Une comédie perpétuelle qu'il joue dans le monde, s'efforçant à des gestes théâtraux. Sa sentimentalité lui fait presser les mains de sa Mélanie sans cesse, humidifier sa paupière, alors qu'il ne rêve que de la renverser dans un lit, sans y parvenir faute d'audace. Il mène ainsi des stratégies continuelles et se pousse en avant à force d'auto-exhortations.
Il a aussi une obsession d être spirituel en public. Ça le fait osciller entre dire tout ce qui lui passe par la tête et rechercher des effets sophistiqués, jeux de mots ou épigrammes travaillées...
Paradoxalement, sa grande affaire est la valorisation du naturel dont on se demande bien où il peut se cacher sous tant de calculs et de théâtral.