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Résidence d’Annlor C.

Publié le 09 août 2011 par Artelineaartcontemporain

Résidence d’Annlor C.

Swing, proposition 01, Annlor Codina

Je compose généralement des systèmes où ordre et aléatoire cohabitent afin d’observer les différentes formes, les dialogues, les imbrications générés par cette collision.

Lorsqu’Arteline-ha m’a demandé de proposer un projet en vue d’une résidence de production, des rassemblements arabes et européens boursouflaient le cours des choses, ébranlaient les certitudes, les pouvoirs en place. Sur internet de nombreuses images donnent à voir cet état de tension. Un élément récurrent apparait alors pour tenter de résorber le phénomène : la matraque.

Résidence d’Annlor C.

Antonio Pollaiolo, Hercule et l'hydre, vers 1475

Pour la résidence j’ai choisi de manipuler cet accessoire, qui maintient l’ordre et provoque le désordre. Je me suis plongée dans le champ lexical de la sculpture et plus particulièrement dans celui de la colonne. Sa composition : base, fût, chapiteau ; rappelant celle de la matraque : poignée, tube, boule. Pour ce projet, les connaissances de Maurin et La Spesa, en matière d’élévation de colonnes et de leur pratique spécifique de l’argile dite « dans la masse », un corps à corps avec la matière à coups de marteau et de couteau, s’avèrent prometteuses.

Résidence d’Annlor C.
  
Résidence d’Annlor C.

Donc, comme point de départ : cet objet offensif ou défensif. Il s’agira de l’agrandir, le déformer en pervertissant ses proportions, puis le segmenter en quatre modules afin de proposer une sculpture aux agencements divers voire ludiques.

Résidence d’Annlor C.

De l’empilement précaire à l’objet déstructuré, recomposé. Une sculpture modulable, une gamme de dispositions possibles. Déranger, jouer, favoriser l’accident, dégringoler. Déployer ces éléments dans l’espace d’exposition ou les empiler tel un jeu de massacre, cette réjouissance populaire, un jeu de la violence qui combine adresse et brutalité, règlement et défoulement.

Résidence d’Annlor C.

Les mêmes préoccupations sont à l’œuvre : de quelle manière la sculpture occupe-t-elle l’espace ? Comment peut-elle s’étendre au-delà de ses dimensions physiques ? Comment insuffler du mouvement, du « non-définitif »,  dans un objet fixe et rigide.

Peut-on sortir de la représentation de l’objet et aborder d’autres territoires, par ex. retourner l’arme contre ses symboles même, sa dimension, son matériau, son démembrement, etc.  Utiliser le ludique contre l’agression.

Résidence d’Annlor C.

Edition d’une carte postale :  Swing, travail en cours, 2011 : artelinea_annlor_10x15_350g_recto


Filed under: Résidence sculpture, soutiens soutenus Tagged: aléatoire, annlor codina, annlorcodina, art contemporain, arteline ha, artelinea, céramique contemporaine, conseil général du gard, désordre, DRAC LR arts plastiques, matraque, ordre, région languedoc-roussillon, résidence d'artiste, sculpture modulable

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