Mais qui est vraiment Maria Minerva ? On sait qu'elle s'appelle en réalité Maria Juur, qu'elle est née à Tallinn, capitale de l'Estonie, en 1988 et que musicalement, elle gravite entre pop expérimentale (en appuyant bien sur le terme "expérimentale") et chillwave déstructurée. Son style est très difficile d'accès, déroutant pour le néophyte, décourageant pour certains, captivant pour d'autres. C'est d'ailleurs là que l'on constate que deux camps diamétralement opposés se distinguent : ceux qui crient au scandale ou à l'arnaque et ceux qui voient en cette artiste un pur génie et une beauté intemporelle.
Moi-même, j'étais réticent au début. J'étais de ceux qui avaient pris une douche froide en écoutant son premier album "Tallinn At Dawn", objet abstrait qui naviguait entre glamour déglingué, délires hallucinogènes et sonorités alcoolisées. Et puis, mon avis a changé à l'écoute de son nouvel opus, "Cabaret Cixous" (référence à l'écrivain, professeur, auteur dramatique et féministe Hélène Cixous ?). J'ai pris le temps de me poser, d'extirper la sève de ce disque, d'en extraire la pureté cristalline, d'en caresser les nappes synthétiques, d'en dompter les sentiers les plus radicaux, et j'en suis sorti émerveillé.
Alors, arnaque ou génie, Maria Minerva ? Quoi qu'il en soit, la jeune femme semble n'avoir que faire du débat qui s'est instauré autour d'elle. Elle dévoile ses chansons à un rythme effréné. "Cabaret Cixous" (chapeauté par le label Not Not Fun) est déjà son troisième disque cette année après "Noble Savage" en mars et "Tallinn At Dawn" en avril. Récemment, une vidéo pour "Lovecool", ballade hantée, brumeuse et hypnotique extraite de "Cabaret Cixous", faisait son apparition. Cette estonienne prolifique n'a pas fini de faire parler d'elle.
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