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MELANCHOLIA de Lars Von Trier

Publié le 12 août 2011 par Celine_diane
MELANCHOLIA de Lars Von Trier
Le cas Lars Von Trier. Pas simple. Cinéaste scandaleux, au cœur d’une récente polémique sur laquelle on ne reviendra pas, le danois ne cesse de recycler ce qui séduit tant ses admirateurs, et énerve ses détracteurs : un discours nihiliste affolant de misanthropie et de noirceur. Faut dire que ce n’est plus un secret pour personne : le bonhomme est dépressif. Soit. Au centre de Melancholia, il y a deux sœurs : Justine (Kristen Dunst), double féminin du réalisateur, et Claire (Charlotte Gainsbourg). La première se marie, est en dépression, se balade à poil dans la forêt (ça change), et fixe le vide, d’un regard absent. La seconde, guindée, que LVT méprise (comme le reste du monde), a tout de la donneuse de leçon, avec son bon petit mari, et son bon petit gamin. Pas étonnant donc que lorsque la planète Melancholia vient pulvériser la Terre, cette dernière panique, chiale, abandonne tout contrôle et toute dignité, tandis que l’autre affronte la fin avec grandeur. Normal, dans le monde cafardeux de Von Trier, le dépressif est roi. Oublier l’homme et regarder l’œuvre d’art ? Impossible, tant l’idéologie du cinéaste transpire à l’écran sur plus de deux (très longues) heures. Melancholia ou… Megalomania ?

Son style pompier (mais, mais, c’est du romantisme allemand, t’as rien compris!), son dégoût de tout et de tous (ce mariage interminable avec sa galerie de protagonistes odieux, tout droit pompée sur Festen), sa manière de passer au fluo toutes ses métaphores comme s’il s’adressait à des cons. Il faut le voir insister près d’un quart d’heure sur le tagline que doit trouver Justine, en écho au What did you expect ? lâché plus tard (cf. Schweppes) ! Il faut le voir ce beau-frère supérieur (Kiefer Sutherland), noyé dans sa thune (et américain of course), choisir le suicide à l’aube de la grande apocalypse ! Mais, pourquoi TOUT surligner, tout le temps ? Ses personnages, LVT ne les aime pas, pas plus qu’il ne s’aime, pas plus qu’il n’aime l’humanité entière. La fin fantasmée d’un monde malade, qu’il nous livre ici, c’est la métaphore de ses mauvaises pensées, sa négativité monstre. Voir (oui) monstrueuse. Melancholia est un film chiant. Melancholia est un tableau détraqué de figures asthéniques, qui confond l’art et le kitch. Facile de mettre du Wagner par-ci, des ralentis par-là, et d’envelopper le tout dans une haine féroce et gigantesque. Subversif ? Inconfortable ? Non. Simplement insupportable.

MELANCHOLIA de Lars Von Trier


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