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«Krach» ! «Boom» ! Hue ! L’euro passera-t-il l’été 2011 ? Premier épisode

Publié le 14 août 2011 par Kamizole

Tant pis si l’heure est grave, gravissime même. Mais c’est en voyant un titre sur un tout autre sujet – relativement futile, encore que – que m’est venue l’idée de mon titre L'émission de Domenech, L'Etoffe des champions, ne passera pas l'été(L’Express; 5 août 2011). Regardant très peu la télévision et surtout pas ce genre de conneries, j’appris en même temps l’existence de cette émission et sa disparition anticipée, faute d’audience.

Comme les hasards manquent rarement, les gazettes bruissent de la faramineuse indemnité de licenciement dont bénéficiera l’ex et calamiteux sélectionneur de l’Equipe de France : Pour 975 000 euros, la FFF et Raymond Domenech se quittent bons amis (Le Monde du 4 août 2011). On le serait à moins ! Comme le dit à bon escient la sagesse populaire «Les petits cadeaux entretiennent l’amitié»… Les gros chèques, je ne vous dis pas !

Mais tous comptes faits – c’est bien le cas de le dire – une telle débauche d’argent qui n’a aucune justification ni économique ni – surtout pas ! – morale, est tout à fait emblématique de l’ultralibéralisme et de la décadence absolue qui en découle et sévit depuis déjà pas mal d’années. La débauche d’argent entraînant celle des valeurs et des mœurs, la Sarkozie en étant le modèle le plus achevé.

Combien avons-nous vu de PDG remerciés faute de résultats - Zacharias chez Vinci ou pour avoir mis leur entreprise au bord du gouffre sinon en faillite : Messier chez Vivendi – n’en pas moins réclamer de substantielles indemnités de départ (les fameux «parachutes dorés») voire leur retraite «chapeau» et autres avantages aussi exorbitants que mal venus. Il y aurait également de quoi bien rire (jaune !) en apprenant tout dernièrement qu’après avoir été un des plus calamiteux ministre de l’Educ-Nat, Luc Ferry «fait valoir ses droits à la retraite» pour un enseignement qu’il n’a jamais dispensé à Paris VII…

J’y reviendrais tellement c’est gros ! Le personnage étant de surcroît un particulièrement répugnant lanceur de boules puantes… Méritant qu’on lui taillât un costard à la mesure de ses turpitudes. Je lui préférerais un pardessus "en sapin", histoire qu’il ne passât point l’hiver, ce qui réglerait du même coup la question de cette retraite indue. Qui à l'évidence s'ajoutera à celle de ministre et sans doute à bien d'autres pour d'autres emplois. Encore un gloutocrate avide d'argent public. Vous avez dit "assistés" ?

La question du jour concerne la saga de la Planète finance qui n’a rien appris ni retenu des leçons du krach de septembre 2008, comme le souligne à l’envie Paul Jaurion – un des rares économistes à avoir prévu alors la déconfiture - «Une nouvelle récession se dessine, pour les mêmes raisons que celle de 2008» interviewé par 20 minutes (10 août 2011).

Cette nouvelle crise permettant de vérifier l’axiome jamais démenti : «des masses d’oseille pour quelques-uns, des sacrifices et souffrances pour le plus grand nombre» que les dernières convulsions des banques françaises à l’agonie - mais chut ! même si c’est pur secret de Polichinelle depuis déjà plusieurs mois que leurs bilans sont tout autant farcis à la dette souveraine qu’ils le furent naguère aux subprimes – permettent de remettre au goût du jour. Les "marchés" exigent la confiance (aveugle).

Effet d’aubaine pour ce gouvernement de gribouilles, de pieds nickelés et autres branquignols conduits par un satrape qui n’a eu de cesse de creuser les déficits dans des proportions inimaginables, pour son seul profit et celui de la Bande du Fouquet’s… Sans doute «avec ses dents», celles-là mêmes avec lesquelles il promit naguère d’aller chercher les fameux 3 points de croissance… dont nous n’avons jamais vu plus la couleur que son fameux «travailler plus pour gagner plus».

Histoire d’améliorer encore leur calamiteux bilan – la dette et les déficits mettant quasi la France au bord du dépôt de bilan : 84 % du PIB, autant dire que presque toute l’activité économique servira à la rembourser ! - avec un chômage qui n’a jamais cessé d’augmenter et pour plomber un peu plus l’ambiance, une croissance à zéro (pointé) ce qui n’empêche nullement François Baroin de "prédire" un taux de croissance à 2 % pour 2011. Sans doute dans la hotte d’un Père Noël qui aura un peu trop taquiné la bouteille d’aquavit :)

Quant au cocorico sur la prétendue décrue des prix de 0,4 % en juillet 2011, elle n’abusera que les gogos et autres bobos qui n’ont pas à faire gaffe pour les emplettes les plus quotidiennes… La bouffe, essentiellement. Les personnes que je côtoie remarquent tout autant que moi que les prix de toutes les denrées de base ont été mis depuis déjà pas mal de temps sur la rampe de lancement d’une fusée et que le 1er juillet, la tradition de l’augmentation - substantielle - de tous les tarifs ne dérogea point à la règle.

Si l’Insee peut annoncer aujourd’hui pareille baisse c’est au prix d’une contorsion qui ne date pas d’aujourd’hui. Dans le passé, les prix étaient évalués en fonction de ce que l’on nommait "lissage des variations saisonnières" qui permettait d’étaler sur 12 mois les hausses ou baisses de prix liées à des événements purement conjoncturels - par ex. hausse ou baisse des prix des produits agricoles en pleine saison, hors saison ou sous l’effet de d’une météo peu clémente. Depuis déjà grand nombre d’années cette règle de pur bon sens a été abandonnée et mieux (ou pire, au choix) : l’Insee enregistre plein pot les soldes en juillet et janvier comme facteur de baisse des prix.

Outre qu’ils ne semblent pas avoir fait florès cette année (manque de thune des clients et temps calamiteux depuis l’Ascension) le procédé est évidemment ridicule : la progression des prix reprendra son envol, et ce d’autant plus que dans les régions touristiques les prix augmentent considérablement en juillet-août… Ou l’Insee – et l’Etat - pris à leur propre piège :)

Mes amis, les perspectives économiques, sociales et budgétaires pour 2011 et 2012 étaient déjà loin d’être roses. Nous allons être plumés grave. J’ai sans doute le grand tort d’être plutôt keynésienne mais il est évident que ce n’est pas en détruisant le peu qu’il reste de pouvoir d’achat que l’on relance la croissance, en n’ayant garde d’oublier l’augmentation du nombre de chômeurs qu’une telle politique ne saura manquer d'engendrer. Le pire est devant nous, une fois de plus. Merci Sarko !

Ce qui nous attend, en plus terrible, n’est tout simplement que la poursuite des «chantiers de la démolition sociale». Dans le même ordre d’idées que les soldes : le peu qu'il reste encore d’Etat-providence doit-être totalement, systématiquement et consciencieu-sement laminé. «Tout doit disparaître» sous les coups de boutoir de l’ultralibéralisme. J’espère qu’ils en crèveront.


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