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C'est Emeraude qui en avait parlé. Il y a des années. Et c'est en pensant à elle que j'ai emprunté ce roman en bibliothèque.Ce qui est étrange, c'est que je me rappelle un peu moins son sentiment sur ce livre. Je vais vous donner le mien : j'ai adoré.Que ce passe-t-il dans ce monde qui est peut-être le notre ? Un homme devient soudainement aveugle, plongé dans une lumière blanche. Et tous ceux qui l'ont croisé deviennent aussi aveugles. Est-ce une nouvelle épidémie ? En tous cas, le gouvernement ne veut prendre aucun risque. Il met les aveugles et leurs proches en quarantaine. Hébergés dans les locaux d'un asile abandonné, une micro société d'aveugles se forme. Et ce n'est pas sans mal. Car lorsqu'il n'y a que quelques cas, c'est presque gérable. Mais lorsque l'épidémie prend des proportions plus vastes, ça se complique. Les rations sont toujours trop faibles, les soldats effrayés tirent dans le tas, des gros bras prennent le pouvoir et le pouvoir républicain en prend un coup. Pas de chef = anarchie. Un chef = tyrannie. Les hommes régressent de plus en plus jusqu'à retrouver la tribut primitive.Heureusement, nous avons des yeux pour nous guider dans ce monde en décadence. Ceux d'une femme, mystérieusement immunisée. Cette femme, c'est à la fois une présence discrète, une malédiction pour elle-même car seule dans ce monde aveugle et une bénédiction pour les siens qui peuvent compter un atout supplémentaire. Ce roman, cette dystopie, est véritablement envoûtante. Le lecteur est pris au piège de cette étrange aventure et ne sait s'en détacher.