La Vie des Autres

Genre: drame
durée: 2h15
année: 2006

L'histoire: Au début des années 80, en Allemagne de l'Est, l'auteur à succès, Georges Dreyman et sa compagne, Christa-Maria, sont considérés comme faisant partie de l'élite des intellectuels de l'Etat communiste, même si secrètement ils n'adhèrent pas aux idées du parti. Le Ministère de la Culture dépêche un agent secret, Wiesler, qui a pour mission de les observer.

La critique d'Alice In Oliver:

En vérité, le sujet de La Vie des Autres, réalisée par Florian Henckel Von Donnersmarck en 2006, n'est pas nouveau.
En effet, ce n'est pas la première fois que le cinéma s'intéresse aux régimes communistes en Europe.
La thématique de ce drame n'est pas sans rappeler le superbe Conversation Secrète de Francis Ford Coppola, et avec Gene Hackman.

La Vie des Autres fera partie des succès surprises de l'année 2007 et sera élu meilleur film étranger de l'année.
Attention, SPOILERS ! Georges Dreyman est romancier et vit une histoire d'amour passionnée avec Christa-Maria.
Le couple fait partie de l'élite intellectuel du Parti Communiste en Allemagne de l'Est, l'action du film se situant au début des années 80.
Mais les activités de nos deux tourtereaux intéressent tout particulièrement le Ministère de la Culture, qui charge un agent secret, Wiesler, de les épier et de les surveiller.

Le film se divise alors en deux parties distinctes. Dans la première, Wiesler s'acquitte à la tâche. C'est un fonctionnaire amoureux de son Parti, la caricature parfaite d'un homme froid, triste et solitaire.
Dans un premier temps, l'homme place des micros dans l'appartement de Dreyman et retranscrit mot pour mot les conversations du couple.
Mais très vite, Wiesler se passionne pour ce couple, qui lui inspire une certaine empathie.

Commence alors la seconde partie du film. Dans son petit cagibis étroit, Wiesler se prend d'affection pour ce couple morderne et se découvre de nouvelles passions, notamment l'opéra et la littérature.
Indéniablement, ce couple le fascine et Wiesler se prend d'affection pour ce romancier et sa compagne.
Bouleversé par un monde qu'il ne connaissait pas (celui de la culture), Wiesler entreprend alors une réflexion sur son existence, terne et vide.

Mieux encore, Wiesler découvre de nouveaux horizons, et retrouve une humanité qu'il avait perdue depuis longtemps.
Peu à peu, Wiesler modifie ses rapports et protège le couple d'un Parti prêt à tout pour faire triompher son idéologie communiste.
Paradoxalement, ce changement d'attitude commence à éveiller les soupçons du directeur du Parti.

A partir de ces différents éléments, Florian Henckel Von Donnersmarck se focalise sur les relations étroites qui se tissent entre Georges, Christa-Maria et Wiesler, telle une triade. Certes, le rythme du film est assez lent.
Mais via ce procédé, Von Donnersmarck plonge le spectateur dans une atmosphère froide, de suspicion et de dictature stalinienne.
Si l'espoir subsiste, c'est dans l'élite intellectuelle et dans la capacité d'un homme à prendre conscience de ses émotions, jusque-là balayées par un régime autoritaire. En résulte un film touchant, d'une rare sensibilité et qui mérite largement son succès surprise dans les salles obscures.

Note: 16.5/20