Magazine Cinéma
--- Coup de cœur ---
D'une beauté plastique saisissante, Melancholia commence par une introduction présentant plusieurs tableaux apocalyptiques en hyper ralenti sous un fond tonitruant de Wagner. Le film est par la suite divisé en deux actes qui se répondent. Dans le premier acte, intitulé Justine, on assiste au mariage de celle-ci qui se révèle être un véritable désastre. Le deuxième acte, plus long et plus attrayant, est consacré à sa sœur, Claire. Melancholia (une planète derrière le soleil) est proche de la Terre. Claire, la brune, de nature forte, perd ses moyens devant ce phénomène alors que Justine, la blonde diaphane, torturée dans la première partie semble être en osmose avec la planète destructrice. Justine est un peu l'Ophélie de Shakespeare, elle se met à nue devant cette planète, implore qu'elle vienne la chercher dans sa mélancholie apparente.
Melancholia fonctionne tout en dichotomie. Dans la deuxième partie, Justine, s'abandonne paisiblement, à une pulsion de vie (eros) alors que Claire, si forte au début, panique avec l'arrivée de la planète (suffoque, cache son mari avec de la paille) et obéit involontairement à une pulsion de mort (thanatos).
Sans contexte, un des meilleurs films de Lars Von Trier. Dans la lignée de Dogville et Antichrist, le final restera, je pense, très longtemps dans ma mémoire. Un film de SF pas comme les autres, donc.