Je me devrais de commencer différemment, mais le parallèle avec Bords Of Canada est évident. Après, Ulrich Schnauss ne fait pas du Boards Of Canada. Il s’agit juste d’une ambiance absolument similaire dans ses sensations produites. Car le Berlinois a assurément écouté Music Has The Right To Children des deux Ecossais. L’inspiration est flagrante, de même que les différences.
Certes, de nombreux aspects de la musique de Far Away Trains Passing By aurait pu figurer sur l’un des trois albums du duo britannique ; cependant, Ulrich Schnauss possède une certaine légèreté de ton dans sa façon de procéder qui ne figure pas chez ses illustres prédécesseurs mais néanmoins contemporains.
Dès « Knuddelmauss », et ainsi de suite tout au long des (seulement) six titres de ce premier album d’Ulrich Schnauss, l’univers installé est planant, léger, apaisant et très homogène (chaque titre durent entre six et huit minutes) et il ne manquerait plus que le chant d’oiseaux pour réellement se sentir dans une parfaite osmose avec la nature.
Comme quoi, la musique électronique ne s’éloigne pas tant que ça de la « réalité » qui nous entoure. Bien au contraire, c’est l’exemple le plus approprié de musiques les plus logiques et humaines qui soient.
Il reste un seul mystère : avec un tel disque, sorti en 2001 et suivi de deux autres tout aussi belles démonstrations de son talent, comment cet artiste allemand n’a-t-il pu se faire un nom aussi grand qu’il le mérite ? Ce genre de mystères sans réponse ne vous demande pas à en chercher une explication mais, uniquement, d’aller faire un tour sur une discographie très riche en émotions. Et Far Away Trains Passing By en est une excellente initiation, et peut-être déjà et d’entrée le sommet (donc, devant A Strangely Isolated Place et Goodbye), malgré un léger bémol en fin de parcours, avec « Molfsee », qui manque un peu d’imagination et demeure trop facile. Voire, une porte d’entrée à la musique « made in Berlin », qui n’a définitivement plus rien à prouver.
(in heepro.wordpress.com, le 19/08/2011)