Les églises à pans de bois de Champagne-Ardennes

Par Bobosse92
Aux confins des trois départements de l'Aube, de la Marne et de la Haute-Marne, dans la région des lacs de la forêt d'Orient et du Pays de Der, une architecture originale s'est développée : le pan de bois. Architecture civile qui se retrouve dans les édifices religieux, son principe est simple : le bois (rare dans la région) sert d'armature à un remplissage de torchis, lui-même parfois protégé sur les façades exposées. Le principe L'ossature en chêne est composée d'une poutre horizontale, la sablière basse, qui repose sur un muret de pierres, l'isolant de l'humidité. Des poteaux verticaux fixés sur cette poutre supportent la charpente. Des pièces complémentaires horizontales ou obliquent renforcent l'ossature des murs, complétés par une seconde poutre horizontale, la sablière haute. Cette ossature est garnie par un remplissage de torchis, mélange d'argile et de paille, placé sur des planchettes de bois, les palsans ou paleçons. Une finition à base d'enduit de chaux, de sable et de crin de cheval vient renforcer la cohésion de l'ensemble (et éviter le phénomène de retrait lors du séchage). Afin de protéger les façades exposées - à l'ouest - deux types de revêtements de façades sont utilisés : les essentes ou bardeaux, sortes de lamelles de châtaigner superposées en forme d'écailles, et les tavillons, simples planches de bois horizontales et cloutées. Les toitures sont généralement en tuiles, parfois en essentes, alors que les clochers sont recouverts d'ardoises, ou d'essentes. Il subsiste aujourd'hui une trentaine d'églises à pans de bois - parfois mixtes avec de la pierre - dans la région de Champagne-Ardennes, ce qui constitue le groupe le plus important en Europe occidentale. Une route touristique (et ICI) permet de découvrir ce patrimoine religieux dont la construction s'étage entre la fin du XV° et le XVIII° siècle. Quelques exemples personnels par l'image Soulaines-Dhuys Chapelle Saint Jean de l'ancienne maladrerie (1484-1504) : nef à trois travées, coeur à trois pans couverts d'une voûte en berceau brisé, porche avec arcades trilobées et flèche octogonale sur base carrée, recouverte d'essentes de bois. Puellemontier Eglise Notre-Dame en sa Nativité, flèche en bois polygonale recouverte d’écailles, nef et collatéraux des XII° et XIII° siècles, abside du XVI° siècle avec de remarquables vitraux de l'école troyenne
 Lentilles
Eglise Saint Jacques et Saint-Philippe, élevée vers 1512. Forme allongée accusée non seulement par l'absence de transepts mais aussi par la couverture des bas-côtés reliée à celle du porche. Nef à cinq travées. Porche avec une arcade en saillie sur le toit, surmonté d'une statue de Saint Jacques. Plafond à motifs losangiques. Vitraux en médaillons du XVI° siècle.

Villeret
Eglise Saint Férreol du XVI° siècle, avec chapiteaux sculptés, portail Renaissance d'inspiration classique.

 Bailly le Franc
Exaltation-en-la-Sainte-Croix du XVI° siècle. D'un type architectural proche de celle de Lentilles, elle est bâtie suivant le principe des toitures étagées et dominée par une flèche élancée recouverte d'ardoises. Nef à quatre travées, coeur à cinq pans, boiseries et retable baroques. Diversité des matériaux de couverture : essentes de châtaignier et de tavillons sur le pignon, tuile romaine sur le porche, tuile plate et ardoise sur le clocher.


Drosnay
Eglise Notre-Dame du début du XVI° siècle, pourvue d'une toiture à double versant. La façade ouest est protégée de la pluie par un revêtement mixte associant bardage vertical et voligeage (tavillons) horizontal. A l'intérieur, lambris du XVIII° siècle.


Outines
Eglise Saint Nicolas du début du XVI° siècle, la plus monumentale et la plus vaste du Champenois. Bois datés de 1512. Construction s'inspirant des halles de la région. façade recouverte d'écailles de bois, rosace, larges piliers et poutres à l'intérieur.

 Châtillon sur Broué
Eglise Notre-Dame des deux premières décennies du XVI° siècle. Haute et large nef accolée au clocher. Porche entièrement fermé, dont l'éclairage ne repose que sur deux larges ouvertures latérales, à balustres sculptés.


 Mathaux
Eglise Saint Quentin du XVIII° siècle. Eglise en forme de croix latine, sans bas-côtés, à larges croisillons, dont le clocher - à tour carrée et surmonté d'un lanternon - est implanté sur la première croisée de la nef. Reconstruit à l'identique en 1983 après une tempête.
Ceci n'est qu'une sélection toute personnelle au grès de nos balades. D'autres églises à pans de bois sont également signalées sur les communes de Longsols, Morembert, Saint-Léger-sous-Margerie, Sainte-Marie-du-lac-Nuisement par exemple. Les vacances débutent sous de bons auspices. . Bruno