Françoise SAGAN, La chamade, Julliard, Paris, 1965 (251 pages).
La lecture de nuit quand, sans raison apparente, on se réveille a peu à voir, pour moi, avec la lecture diurne. On hésite à allumer la lampe, laquelle précipite la veille. Se lever ? L'esprit demeure embrumé. Le ventilateur agite lentement la moiteur de l'air, le chat Ludo attiré par la lumière saute sur le lit. Je mets de la musique : du Rameau. Et je prends La chamade de Françoise SAGAN, demeuré sur la table de nuit depuis l'an dernier. La combinaison idéale : SAGAN, la nuit, la chaleur :
« Ils se disaient " je t'aime " dans le plaisir mais jamais autrement.L'insomnie appelle la légèreté du style. Dans ces conditions, on en vient presque à regretter l'endormissement. Le chat Ludo, lui, a déjà fermé les yeux.
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Elle aimait Antoine mais elle tenait à Charles, Antoine faisait son bonheur et elle ne faisait pas le malheur de Charles. Estimant les deux, elle ne s'intéressait pas suffisamment à elle-même pour se mépriser de se partager. Son absence complète de suffisance la rendait féroce, bref, elle était heureuse. »