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Belles mariées des années 1920

Publié le 21 août 2011 par Cameline

 

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Admirons aujourd'hui les robes des mariées des années 1920 ...

« C'est une révolution dans les habitudes solennelles du temps jadis. Décolleté, jupes courtes ... c'est tout à fait joli ... » (1)

« Il semble qu'un vent révolutionnaire soulève les traînes de satin et agite fiévreusement les voiles virginaux. Le blanc idéal, le blanc pur a lassé la ferveur des fiancées romantiques. L'argent, l'argent, roi du Jour, tyran des Temps nouveaux, l'argent triomphe sur les tuniques des jeunes mariés, associant son éclat pâli aux reflets opalescents des perles.

Velours brochés aux tons d'ivoire ancien, manteaux de cour en mousseline de soie bordée de pampilles, panéclas fastueux recouverts de voiles de dentelle, draps d'argent, tulles aux grecques tissées de métal miroitant, c'est une somptuosité sans égal, un rêve brillant, quelque féérie lunaire et nostalgique.

La fourrure est même admise, renard blanc ou pure hermine ...

La fleur d'oranger aux touchants pétales de cire vierge est allée rejoindre les vieilles lunes (de miel), les romances à Elvire et les sérénades nocturnes.

La flore quintessenciée de nos serres surchauffées prête à ces manifestations sentimentales un charme renouvelé : aubépines blanches, lys royaux, rose pompon et pomponnées, arums sans tache assurent une présentation hiératique et noble.

La couronne traditionnelle est tout à fait périmée. Tout au plus, les rosières de Saint-Vertu-les-Pots admettent-elles encore cette parure symbolique !

C'est au long des ceintures, au bord des traînes, essaimées sur le manteau de cour, que les fleurs sèment leur fantaisie délicate.

Le dernier chic, c'est le bouquet tenu à la main : deux immenses lys candides, trois arums penchés ou, d'aventure, des camélias, des tubéreuses, des gerbes de roses blanches ...

Quand au voile traditionnel, il se fixe au front par deux bouquets de roses blanches, au-dessus des oreilles par un cordon de strass. Il se plisse à la flamande, en Cléopâtre, à l'almée, à la grecque, en mantille castillane, en bonnet hollandais, en voile de communiante, à la religieuse ; il forme un bandeau gemmé, un diadème royal.

Puisqu'il est admis aujourd'hui que les jeunes filles reçoivent et portent des bijoux, comment résister au plaisir de fixer ces voiles de dentelle rarissimes par quatre ou cinq rangs de perles ?  » (2)

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En ces années 1920, les jeunes filles en choisissant leur robe de mariée, songent à la manière dont elles pourront l'utiliser plus tard : robe de soirée ou robe d'été,  supprimant des manches longues, ajoutant une ceinture de couleur ...

Car elles ne souhaitent plus « de ces toilettes condamnées à ne plus jamais reparaître et qui ne survivent dans les mémoires qu'à la façon des songes » (3)

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La tenue de la mariée connaît donc certaines modifications, sans toutefois oublier les traditions, telles que le voile et la traîne.

Le voile en particulier est encore bien présent, avant d'être plus tard remplacée par le chapeau. "Le voile n'est-il pas la suprême parure et la plus symbolique ? La plus belle robe n'est rien sous un voile mal attaché. Ce tissu fluide et sans poids peut parvenir à écraser une jolie tête de plis lourds et mal seyants ». (4)

A l'ancienne mode classique, le voile retombe sur le visage. On le porte aussi rejeté en arrière découvrant les yeux, retenu aux tempes par de petits bouquets de fleurs d'oranger ou par une couronne légère posée à plat sur le voile.

Le plus souvent en tulle, vaporeux, le voile en dentelle est encore d'usage. « Dans certaines familles on a gardé, de génération en génération, comme dans les familles royales, des voiles brodés ou des voiles de dentelles à rendre envieuses les fées »(4)

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"Voyez cette mariée et dites-moi si elle ne semble pas fermement décidée à être heureuse.

Comme elle est très jeune - vingt ans à peine, svelte et menue, on l'a parée d'une miroitante robe de taffetas blanc. Le corsage long, serre délicatement le buste juvénile et les mancherons découpés en corolles de perce-neige laissent échapper un flot de roses de soie.

Sur la tulipe évasée de la jupe découpée dans le bas à grands festons, des rubans de moire, chargés de roses, retombent en blancs ruisseaux. Et les roses retiennent sur le front timide, les plis vaporeux du voile.

 

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Une autre robe de mariée qui convient particulièrement à une jeune fille grande et souple, est la robe de charmeuse blanche sur laquelle retombent des pétales de dentelle plus longs que le fourreau. Pour habiller la manche courte - ou du moins faire semblant - un pétale s'en échappe et donne une flottante allure de cape à l'étroit corsage".(4)

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"Je vous présente la robe de mariée toute droite, puisque la ligne droite fait fureur. 

L'élégance, la pureté altière, la distinction de cette mode ressortent encore davantage dans cette toilette si simple en broché blanc, ouverte de côté sur un fourreau de crêpe de Chine très lourd, et toute ourlée d'hermine. La longue traîne étroite bordée d'hermine et la manche longue et serrée donnent une allure médiévale à cette robe exquise dessinée pour une mince et grande jeune fille. Regardez aussi la jolie manière d'attacher le voile par deux fils de perles laissant le front très dégagé. Une autre coiffure très jolie aussi est le bandeau de tulle dont les plis traversant le front et ombrageant suavement le regard sont retenus de chaque côté par une légère touffe de clématites blanches".(5)

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"Le mariage sans cérémonie comportera pour la mariée un ravissant costume de kasha blanc à la longue jaquette entièrement piquée de grosse soie floche blanche avec cols et poignets de renard blanc. Cette jaquette s'arrêtera au-dessus de la bordure de renard blanc qui souligne la robe à manches longues toute droite et toute unie, à part quelques broderies blanches.

Un petit bonnet de velours blanc avec bandeau en forme de kakochmik et une fine dentelle sur les yeux pour compléter à ravir ce pur et charmant costume".(3)

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Source : Revue de mode "La Femme de France"(1920-1925) :

(1) Le Domino Rose, 1920

(2) Pierre de Trévières, 1922

(3) Coline,1925

(4) Coline, 1921

(5) Coline, 1923

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