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Entretien avec l'auteure Marie Angèle Prétot .

Par Fangtasia

Marie Angèle Prétot ,auteure du roman "Crépuscule"  a eu la gentillesse de répondre aux questions de True Blood addict.

Entretien avec l'auteure Marie Angèle Prétot .
1/ Est-ce que tu peux te présenter rapidement pour les lecteurs potentiels qui ne te connaîtraient pas encore ? Bonjour à toute l'équipe et aux visiteurs de True Blood Addict.  Merci à vous de m'accueillir sur votre site. D'après la 4ede couverture de Crépuscule, je suis « une créature aux multiples talents », ce qui veut dire, après décodage, que je suis une touche-à-tout qui ne rate pas tout ce qu'elle fait. Dans la vraie vie, j'enseigne le français en Autriche tout en continuant mes études (Master en ingéniérie des formations en langues). Et quand j'ai du temps, je touche à tout. En particulier, j'écris et je crée des accessoires. C'est pour ça que le groupe Ciel Libre, dont la jeune  maison d'édition est seulement une branche m'a attirée comme un aimant. Crépuscule est leur première publication et mon deuxième roman. 2/ Comment est née chez toi l'envie d'écrire un roman? J'ai commencé à écrire des histoires très jeune, et j'ai essayé d'écrire des romans à partir de la classe de 6e  – il m'a quand même fallu quelques années pour que ça fonctionne, vous vous en doutez ^^. Comme j'ai toujours voulu être écrivain, je n'ai absolument aucune idée de la façon dont c'est venu. Je pense que quand j'ai appris à lire, j'ai trouvé que les livres, c'était cool et que je voulais en faire aussi ^^. 3/ Qu'est-ce qui t'a décidée à sauter le pas d'être publiée ? C'est la suite logique, non? En fait, si l'on a pas envie d'être lu (et donc publié), ce n'est pas la peine de se fatiguer à construire un roman qui est un travail assez long et pas toujours gratifiant (surtout si l'on pense aux longues corrections), on peut se contenter du journal intime, ça va plus vite ^^. Pour moi c'est important que toutes les personnes qui le souhaitent puissent lire mes livres, parce qu'il y a toujours un message qui passe discrètement à travers la fiction, et je souhaite que chacun puisse y avoir accès. 4/ Etait-ce avant ou après avoir entamé la phase de partage de tes textes via Facebook ? Avant ! A vrai dire quand j'ai commencé à être publiée, je ne sais pas si Facebook existait. En tout cas moi je n'avais pas Facebook à l'époque. Et voilà, je me sens vieille! 5/ Crois-tu que tous les fans de ta page vont acheter ton livre ? Non. C'est comme si j'allais acheter tous les livres dont je suis l'actualité sur Facebook – mon budget ne le permettrait pas ! D'ailleurs, le nombre de fans sur la page grandit assez vite, et si ça continue à cette vitesse, il y aura plus de fans que d'exemplaires imprimés d'ici quelques semaines ! Et je compte aussi sur les libraires pour permettre à des gens qui ne sont pas fans sur la page de découvrir le livre. 6/ Comment s’est passée la recherche d'un éditeur ? Longue et douloureuse, comme d'habitude. Et quand je vois les très bonnes réactions des premiers lecteurs, je ne comprends pas pourquoi il m'a fallu trois longues années pour trouver un éditeur. Une lectrice a écrit à mon éditeur « c'est bien écrit, ça change ! » et pour moi, c'est le meilleur compliment qu'on puisse me faire. J'espère que Crépuscule permettra aux éditions Ciel Libre de prendre un très bon départ, car j'ai conscience de l'immense marque de confiance qu'il m'ont accordée en me choisissant comme premier auteur – un « risque » que de nombreux autres éditeurs ont refusé de prendre, même s'ils avaient déjà d'autres auteurs. Et pourtant les premiers lecteurs adorent le livre. Il faut croire qu'éditeurs et lecteurs ne vivent pas sur la même planète. 7/ Parle-nous de ton premier livre. Est-ce par celui-ci que tu tentes de te faire un nom ? Ou alors, est-ce par une autre de tes histoires ? Est-ce que je tente de me faire un nom ? Là est la question ! Mon premier roman s'intitule « Aliénor ». Il a été publié en 2008 aux éditions Vermifuge. Ce n'est pas moi qui l'ai envoyé à l'éditeur mais une de ses auteurs à qui j'avais prèté le manuscrit qui a pensé qu'il allait lui plaire (alors qu'il avait été aussi proposé à X autres éditeurs qui n'en ont pas voulu). Et j'ai eu la surprise qu'il me propose un contrat. Comme quoi, l'édition est toujours affaire de faire tomber le manuscrit dans les mains de la bonne personne. Depuis novembre 2008, on peut l'acheter auprès de l'éditeur et dans quelques librairies. 8/ Pourquoi avoir choisi ce genre ? Crépuscule fait partie du genre « fantastique réaliste ». Je dis ça parce que je connais les genres littéraires: si vous allez dans une grande surface, vous trouverez sur les têtes de gondoles tout un tas de livres de fantastique beaucoup moins réalistes qui se font gentiment passer pour de la littérature générale, sans doute dans le but de vendre à un plus large public qui ne connait pas les genres et a peur de l'étiquette « fantastique ». Le genre fantastique offre un ressort qu'on ne trouve pas dans la pure littérature générale : en introduisant des éléments peu vraisemblables, on a plus de possibilités de montrer la réalité sous un angle marquant. Dans le 7e chapitre de Crépuscule, Scarlett (la narratrice) voit une panthère sur son  lit, mais est-on sûre qu'elle n'hallucine pas? Vu son état psychologique du moment, ça ne serait pas étonnant. En tout cas, les autres personnages ne la croient pas. Je préfère vraiment ce type de fantastique – qui a été initié au début du XIXe siècle  - à toutes les variantes modernes très en vogue (bit lit, fantasy, etc.), qui selon moi sont difficiles à manier. J'ai lu X livres de vampires qui n'apportent rien à la littérature au point d'avoir été pratiquement dégoutée du genre (les exceptions sont assez rares, vous en conviendrez). C'est pourquoi j'ai joué délibérément avec les codes de ce genre (surtout si l'on regarde la couverture) pour produire un livre 100% sans dents. Et la suite sera pire sur la question des vampires, mais chuuuut... 9/ Pour tes écrits, où cherches-tu ton inspiration ? Partout ! En fait je ne la cherche pas. Elle vient toute seule. En vérité, je passe très peu de temps à écrire, et j'ai de longues périodes où je n'écris pas du tout. Dans ces périodes, j'accumule l'inspiration comme une pile rechargeable accumule l'électricité. Pendant ce temps je voyage, travaille, fais mes études, lis des livres et des articles de journaux sur beaucoup de sujets différents. Je m'intéresse à tout, ce qui d'un côté est assez fatigant  mais de l'autre très bénéfique entre autres pour mes livres. Les idées se recombinent dans ma tête et quand c'est prêt, j'écris. 10/ En tant qu'auteure, tu aurais aimé écrire quel roman ? Mon roman culte est « Autant en Emporte le Vent » (Gone with the Wind, publié en 1936 par Margaret Mitchell).  Selon moi, un des meilleurs croisements entre le roman d'éducation et le roman historique. Je suis sûre que mon goût démesuré pour les costumes et la société de l'époque victorienne vient de là. L'héroïne de Crépuscule s'appelle Scarlett, et ce n'est pas le seul emprunt à « Autant en Emporte le Vent » que j'ai fait dans ce roman. Les fans de Margaret Mitchell pourront s'amuser à chercher les autres... 11/ Et celui que tu n'aurais pas aimé écrire ? Heu... joker ? Ca mériterait que je fasse une longue liste de toutes les productions inutiles écrites par des scribouillards depuis la nuit des temps... mais pour ne blesser personne de vivant, je vais citer « la Femme de trente ans », de Balzac. Je l'ai lu parce que le sujet était génial, et j'ai donc eu tout le temps de voir à quel point l'auteur de la Comédie Humaine avait massacré le potentiel de ce sujet dans une bouillie sans saveur et passablement décousue. Je me dis même qu'il faudrait que je le relise pour savoir comment ça a pu arriver, mais je n'ai pas de temps à perdre... 12/ D'ailleurs, es-tu en premier lieu une lectrice ou as-tu toujours été auteure ? J'ai écrit très  jeune. Mais je pense que j'ai passé beaucoup plus de temps à lire qu'à écrire – et encore c'est un de mes plus grands regrets que de manquer de temps pour lire (et pour écrire aussi d'ailleurs). Quand j'étais au collège, je dévorais des classiques au rythme de près de 1000 pages par mois. Après, mes études m'ont empêchée de lire ce que je voulais, et encore maintenant, si je passais moins de temps à gratter des devoirs universitaires, j'aurais plus de temps pour lire. A mon sens, c'est impossible d'être auteur si l'on est pas d'abord lecteur. Ca serait comme vouloir faire de la musique en étant sourd. Avouez qu'on a peu de chance d'arriver à quelque chose d'agréable pour les autres. 13/ Quel(s) conseil(s) voudrais-tu donner aux auteurs débutants ? Lire, d'abord. Apprendre à faire la différence entre un bon livre et un mauvais, surtout au niveau du style, parce que c'est la première chose que le lecteur voit. Et lire de tout, pour éviter de devenir un clone de tel ou tel auteur parce qu'on l'adore. C'est nécessaire de se forger son propre style (que ce soit au niveau du fond ou de la forme) même si c'est dur au début. Et il est aussi très important de se cultiver, dans tous les domaines mais surtout connaître l'histoire de la littérature, ne serait-ce que pour savoir ce qu'on écrit et d'où viennent les genres dont on se recommande. Se documenter, chercher des précisions dès qu'on est pas sûr de ce qu'on avance. En tant que lectrice, il n'y a rien que je déteste plus que de lire dans un livre une chose dont je sais qu'elle est inexacte : les incohérences me font fuir. Relire et corriger, c'est ennuyeux mais c'est nécessaire. Et enfin pour la recherche d'éditeur, ne pas se décourager, le chemin est dur et semé de pièges mais il y a toujours des solutions.  C'est souvent utile de faire partie de forums  ou de communautés sur internet, comme par exemple Ex-Tenebris, le cercle des écrivains francophones, dont je fais moi-même partie. Les auteurs mettent en commun leurs connaissances et on obtient très vite la réponse à ses questions, et même des avis assez divergents pour se faire sa propre opinion. C'est important de ne pas rester seul(e), et de ne pas se décourager. 14/Quel métier tu rêvais de faire étant enfant? Heu... écrivain? C'est le métier que je voulais faire quand j'étais très jeune. Un peu plus tard j'ai voulu devenir styliste-créatrice de vêtements. Je l'ai fait aussi, à très petite échelle. Après j'ai voulu être prof de français, parce qu'on m'a lavé le cerveau avec l'importance d'avoir un « vrai » métier. Je l'ai fait aussi, mais pour les étrangers. Mes études ne sont pas terminées et du coup, entre le travail et les études toujours en cours, c'est l'enseignement qui m'occupe le plus. Heureusement que j'aime ça! 15/ Tu lis quoi en ce moment ? J'ai terminé il y a quelques jours « How to be an alien »  de George Mikes, et pas encore eu l'occasion de me plonger dans autre chose. Je lis surtout des classiques anglais depuis quelques années, surtout pour ne pas oublier l'anglais que je n'ai plus assez l'occasion de pratiquer. J'ai l'intention de lire bientôt  « Tien » de Claude Piron, un roman écrit en espéranto, mais il faut que j'arrive à mettre la main dessus – ainsi que le prochain Estelle Valls de Gomis, Imago, quand il sortira. 16/ Par quoi souhaiterais-tu terminer par cet entretien ? Je voudrais remercier encore une fois toute l'équipe de True Blood Addict, et inviter toutes les personnes qui passeront par ici à me rejoindre sur Facebook pour suivre l'actualité de Crépuscule, qui sort très bientôt, ou à visiter mon site www.marie-angele-pretot.com Merci à tous de m'avoir lu jusqu'au bout, et à très bientôt. Chronique du roman Merci à Marie Angèle Prétot

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