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Paris Quartier d'Eté, 2011

Publié le 23 août 2011 par Onarretetout

Paris Quartier d’Eté, c’est ce rendez-vous de musique et de théâtre dans les jardins qui est, depuis 22 ans, pour moi, synonyme de découvertes. Découverte d’artistes (chanson, musique, théâtre, danse), et découverte de lieux. J’ai déjà évoqué dans ce blog le Théâtre Silvia Monfort (avec les 26000 couverts) et la Cour des Invalides (avec la Compagnie Trafic de Styles). Il y a bien sûr des jardins où l’on revient (Parc de la Butte du Chapeau Rouge dans le 19e arrondissement, par exemple), mais aussi, cette année, le Jardin Naturel dans le 20e arrondissement, et la Place des Vins de France dans le 12e arrondissement.

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Au Parc de la Butte du Chapeau Rouge, où la musique semble s’envoler vers la banlieue comme un message un temps retenu par les arbres magnifiques, le 17 juillet, nous avons écouté Egyptian Project où chacun, tour à tour, était chanteur, les instruments jouant des mélodies comme pour tenir tête aux nuages.
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Il s’en fallait de peu que les musiciens entraînent les spectateurs dans les allées montantes du Parc et dans les rues du quartier.

Le 5 août, de fortes pluies ont perturbé les déplacements dans Paris ; l’eau ruisselait, dévalait tous les escaliers qu’elle pouvait envahir (j’ai vu des images du métro, de Montmartre) et a sans doute causé des dégâts.

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Place des Vins de France, quand j’y suis arrivé, la scène et les équipements étaient couverts de bâches. Un peu avant 20 heures, la décision est prise : le concert aura lieu. Le public approche de la scène, vidée de son eau, et dont on retire les bâches. Juju joue ; le chant de Juldeh Camara semble repousser la menace de nouvelle pluie, à moins que ce soit la musique et l’énergie de Justin Adams. Instrument à une corde (ritti) ou à plusieurs (guitare), percussions, voix sont là pour dire non seulement une complicité artistique, mais une véritable amitié, une aventure humaine.

Et il y a ces moments insolites : spectacle à 9 h, le matin du 27 juillet, dans un petit Parc du 20e arrondissement. On sort du métro Alexandre Dumas, on passe devant la librairie Le Merle Moqueur qui va ouvrir dans une heure, et on découvre un jardin, une mare où vivent des grenouilles, sous les contreforts du Cimetière du Père Lachaise.

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C’est par une visite au cimetière, d’ailleurs, que commence le texte de Samuel Beckett, Premier Amour, et par l’effort que fournit le narrateur pour se souvenir des dates inscrites sur la tombe de son père. Pas de grands effets dans le jeu de Pascal Omhovère, une juste déambulation (mise en scène par Xavier Marchand) dans un si petit espace qui nous fait croire être au cœur de la ville, entrer dans des maisons plus ou moins accueillantes, et dans le récit peu glorieux d’un homme qui parle d’amour et de désespoir, avec un tel cynisme que les spectateurs rient souvent à l’écoute de ce texte. Pourtant, incapable d’être aimé, obsédé par le souvenir de son père, il fuit la naissance d’un enfant dont les cris vont le hanter. C’est alors que, grimpant sur un talus, l’acteur traverse un rideau d’arbres, et laisse, comme abandonnés par la parole même, les spectateurs qui ne peuvent qu’applaudir, avant de poursuivre la rencontre autour d’un café et de viennoiseries.

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Il reste, pour les années à venir, bien d'autres lieux, bien d'autres artistes à découvrir.


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